Ancien grand espoir du football, l’international marocain Hachim Mastour, 25 ans, qui évolue au poste d’ailier ou de milieu offensif à l’Union Touarga en première division marocaine, connait une profonde phase de dépression.
A l’approche des matchs décisifs entre le Onze marocain et ses futurs adversaires pour le compte des éliminatoires combinées de la Coupe d’Afrique des nations et du Mondial 2006, des voix s’élèvent pour demander à ce que soit désigné un arbitre européen pour officier ces rencontres.
L’équipe nationale de football a été victime, à maintes reprises, de décisions arbitrales injustes. C’est le foot et ses aléas.
Les meilleurs arbitres au monde commettent des erreurs, dit-on. Et il n’y pas que le football marocain qui ait été lésé par une erreur d’arbitrage.
Une partie de l’opinion publique ne l’entend pas de cette oreille.
Dans son édition de ce mardi, 10 mai, le quotidien Al Bayane rappelle les erreurs de jugement dont a été victime l’équipe nationale. L’auteur de l’article estime qu’il incombe à la Fédération marocaine de football de saisir la CAF (Confédération africaine de football) afin que soient désignés des arbitres européens pour les prochains matchs du team national.
Et de conclure : « Pesons plus et demandons un arbitre de renom pour ce Tunisie-Maroc qui risque d’être bien le match décisif. Pourquoi pas Collina, Lubos Michel ou autre Merck. Après tout nous ne faisons que défendre l’intérêt du sport et de ses valeurs morales. »
Le quotidien arabophone Assabah abonde dans le même sens. Et rapporte que le sélectionneur national Badou Zaki a envoyé une lettre à la fédération lui demandant de saisir les instances internationales afin que les prochains matchs de l’équipe nationale soient officiés par des arbitres européens.
Zaki rappelle qu’il y a eu un précédent avec la désignation d’un trio français pour le match Libye/Egypte, le 27 mars dernier.
Pour Zaki, l’équipe nationale a été lésée lors de son match contre le Malawi où l’arbitre l’avait privé d’un penalty flagrant. Et de rappeler également le coup franc non sifflé en faveur des Lions de l’Atlas contre la Guinée, ce qui a permis à cette dernière d’inscrire le but de l’égalisation.
Le débat est relancé. D’autant que les prochaines sorties de l’équipe nationales seront décisives pour la qualification.
Mais le débat ne date pas d’aujourd’hui. L’arbitrage africain a été souvent mis à l’index, à tort ou à raison.
« Il n’empêche que beaucoup d’arbitres africains ont fait leurs preuves dans les grandes compétitions internationales. Et le cas le plus édifiant est celui de feu Said Belqola qui a officié d’une main de maître la finale de la Coupe du monde 1998 entre la France et le Brésil, et dont le monde a rendu hommage lors du Mondial 202 après son décès », rétorque un observateur.
Joint par Menara un arbitre marocain, qui a préféré garder l’anonymat, estime qu’il serait injuste de faire appel à des arbitres hors du continent africain. « Cela, dit-il, lèsera les arbitres africains dont les Marocains font partie. »
Pour lui la balle est dans le camp de la CAF à qui il importe de désigner les meilleurs pour les matchs qui revêtent une grande importance.
« Les malheurs du football ne résident pas que dans l’arbitrage », conclut-il.
A.El Aine - Menara Sport
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