Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».
Ali El Azzouzi, un Marocain installé au Canada, nous apporte son témoignage sur un phénomène qui touche désormais la communauté marocaine qui réside au Québec : le racisme. La xénophobie est aujourd’hui amplifiée par les événements internationaux
Le Québec est reconnu comme une terre d’accueil, multiculturelle et tolérante. Pourtant, derrière les opérations de séduction que les responsables d’immigration au Québec ne cessent de mener afin d’attirer plus d’immigrants se cache une réalité dure. Il s’agit du phénomène de racisme qui commence, avec la nouvelle conjoncture internationale qui s’est installée depuis le 11 septembre, à prendre des dimensions alarmantes.
Préjugés, stéréotypes, exclusions, rejets et actes d’intolérance à l’égard des arabes dont fait partie nos compatriotes marocains semblent avoir atteint un niveau préoccupant au Québec. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’association d’études canadiennes.
Cette dernière a posé aux répondants des questions sur les Arabes, les autochtones, les immigrants, les homosexuels, les noirs et les juifs. Pour tenter de mesurer la perception et les préjugés des répondants, sans poser directement la question, les sondeurs leur ont demandé de nommer quels groupes projetaient une image négative dans la société canadienne.
Ainsi, 29 % des Québécois qualifient de négative l’image projetée par les Arabes, 23% pour les autochtones. L’image projetée par les communautés noires et juives est négative pour un moins grand nombre de répondants[1>.
Ces données confirme une fois de plus le taux de chômage élevé par rapport à la moyenne des immigrants récents. En effet, le fossé entre le taux d’emploi des immigrants récents âgés de 25 à 44 ans et celui des Canadiens de naissance continue de se creuser.
À Montréal, il s’est considérablement élargi entre 1996 et 2001, tandis qu’il a légèrement diminué à Toronto au cours de la même période. L’écart du taux d’emploi entre les femmes qui ont immigré récemment et les travailleuses non immigrantes est encore plus grand que pour les hommes.
Selon Yuho Chang, directeur adjoint du Service d’orientation et d’intégration des immigrants au travail de Québec la communauté maghrébine est l’une des plus visées par la discrimination raciale à l’emploi, particulièrement depuis un certain 11 septembre...
« Dans les jours qui ont suivi le 11 septembre, des employeurs nous appelaient pour nous demander de ne pas leur envoyer de candidats arabes », dit Yuho Chang. Mais même avant cette date fatidique, les préjugés étaient bien vivants.
Dans une étude publiée en octobre 2001 par la Ligue des droits et libertés de Québec (La discrimination raciale à l’égard des minorités visibles sur le marché du travail et son impact sur la rétention de ces populations dans la Communauté urbaine de Québec), 35 % des employeurs de la capitale québécoise avouaient ne pas vouloir recruter de travailleurs arabes. « Et ça, ce sont ceux qui ont osé l’avouer », remarque Élisabeth Garant[2>.
[1> Source : http://radio-canada.ca/url.asp?/nouvelles/index/nouvelles/200304/21/007-sondage-image-negative.shtml
[2> Source : http://www.jobboom.com/jobmag/17-06-texte.html
Ali El azzouzi pour Menara.ma
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