Les fauteuils de maire hors d’atteinte des candidats de l’immigration en France

6 avril 2008 - 20h17 - France - Ecrit par : L.A

Election après élection, et malgré de nombreuses promesses, la France n’a réalisé que d’infimes progrès en matière d’ouverture des partis aux candidats issus de l’immigration maghrébine. La révision constitutionnelle de mars 2003 relative au référendum local avait pu laisser croire à certains qu’il y avait là une voie vers une ouverture des procédures de la démocratie locale aux étrangers. Il n’en est rien.

Entre les discours et les actes, les partis politiques font preuve d’un mépris caractérisé envers cette immigration quand il s’agit de répartir les postes. A Paris comme ailleurs, entre la parité homme-femme et la place des candidats maghrébins, les quatre grands partis (PS, UMP, MoDem, Verts), n’ont présenté que 4 Maghrébines au scrutin local du 16 mars, dont la Marocaine Rachida Dati, qui a conquis le XIIème arrondissement.

Luttes

Il est des paradoxes dont il est difficile de se défaire. La faible place qu’occupe aujourd’hui l’immigration dans les attributions juridiques des communes fait partie de ceux là. D’un côté, il y a le constat que les immigrés vivent très majoritairement dans les villes, dont ils contribuent à transformer le paysage et à modeler l’environnement qui les accueille, souvent de manière hostile. De l’autre, l’incapacité des villes à répondre adéquatement aux attentes suscitées par l’amplification des phénomènes migratoires, en particulier au sein des grandes agglomérations.

Alors que le président Nicolas Sarkozy plaide pour la diversité, seule une poignée de candidats d’origine africaine ou asiatique ont été en mesure de conquérir un fauteuil de maire en France, pourtant premier pays d’immigration en Europe. Le Conseil de la diversité, censé veiller sur l’application de la diversité dans les élections municipales, a estimé à 0,03% le nombre de candidats originaire d’Afrique noire, du Maghreb ou d’Asie placés en tête de liste dans les 36.000 communes de France métropolitaine où doivent être élus quelque 520.000 conseillers. Et quand ils sont tête de liste, c’est souvent dans des luttes perdues d’avance.

S’agissant des tendances de vote, le Conseil note que près de 70 % des Français issus de l’immigration maghrébine, qui compte près de 2 millions de votants, ont voté à gauche, 21 % à droite, où les élus auront sans doute plus de mal à suivre leur chef d’Etat qui les a conduits à la défaite.

Source : Maroc Hebdo - Ahmed Elmidaoui

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Sujets associés : France - Nicolas Sarkozy - Elections - Rachida Dati

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