Casablanca : une vidéo envoie en prison des banquiers véreux

27 juin 2025 - 10h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Le tribunal d’Aïn Sebaâ a condamné à 34 ans de prison et des dizaines de millions de dirhams 14 personnes, dont quatre femmes, pour trafic illégal d’or et de devises étrangères.

Parmi les accusés, en détention à la prison d’Oukacha, on compte des banquiers, des bijoutiers, une propriétaire d’agence de transfert d’argent, un propriétaire d’entreprise de matériaux de construction, et un autre possédant un magasin de vente de téléphones à Derb Ghallef. L’affaire a éclaté en mars dernier, après la publication d’une vidéo sur la toile dans laquelle on voit une coiffeuse et propriétaire d’un salon de beauté à Hay Hassani révéler son implication dans un réseau d’octroi de prêts à intérêts journaliers élevés, en échange de chèques et de lingots d’or.

Dans la vidéo, la femme a affirmé avoir été incarcérée à deux reprises pour des faits similaires, et que des comptes bancaires avaient été ouverts à son nom avec la complicité d’employés bancaires, dont un directeur d’agence. Sur la base de ces déclarations, le parquet compétent a ouvert une enquête, confiée au Bureau national de lutte contre la criminalité économique et financière, relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Les enquêteurs ont réussi à localiser la femme de la vidéo dans un douar de la région de Ben Ahmed et à procéder à son arrestation.

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Entendue, la prévenue est passée aux aveux et a porté des accusations contre d’autres personnes impliquées dans le dossier, dont plusieurs banquiers qui ont octroyé des prêts en dehors des procédures légales, avec des intérêts journaliers atteignant 10 %, à l’insu de leurs hiérarchies. Les investigations ont également révélé d’importantes fraudes, notamment la falsification de documents en vue de l’ouverture de comptes bancaires, la modification de numéros de cartes d’identité, la falsification de factures, le trafic de lingots d’or volés.

Les 14 accusés ont été poursuivis pour escroquerie, abus de confiance, blanchiment d’argent, falsification de documents, etc. Ils ont été condamnés à des peines allant d’un à cinq ans et à verser des amendes de plus de plusieurs dizaines de millions de dirhams à l’Administration des douanes et droits indirects.

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