Sulayman assure avoir signalé la perte de sa pièce d’identité en avril 2021. Mais en mai 2022, il est arrêté par la police à l’aéroport de Zaventem, alors qu’il était sur le point d’embarquer avec sa femme, leur fils et des amis pour des vacances à Istanbul. Conduit au commissariat de la zone Midi, il est accusé de trafic de stupéfiants. « Je suis resté des heures en cellule. C’était horrible ! Je n’ai été libéré que le lendemain », raconte-t-il à La Libre.
Depuis lors, les arrestations se sont multipliées. « Deux mois plus tard, j’ai subi une nouvelle audition, à la demande cette fois de la section grand banditisme de la PJF de Bruxelles. On m’accusait cette fois d’avoir loué des voitures dans le cadre d’un trafic d’une organisation criminelle. Le 27 septembre dernier, c’est chez moi qu’on est venu perquisitionner. Les policiers ont débarqué à 10 pour une instruction liée à l’opération Sky, dans un volet anversois. J’ai à nouveau été privé de liberté », s’indigne Sulayman qui a toujours signifié aux policiers qu’il y a erreur sur la personne.
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« J’ai été arrêté à quatre reprises au total ! Chaque matin, je m’attends à ce qu’on débarque chez moi ! Je ne sais plus être serein. Heureusement pour moi, mon employeur se montre très compréhensif, mais je dois chaque fois prendre congé, etc. Cela devient invivable, tant pour moi que pour mes proches », lâche le jeune homme, également poursuivi pour non-paiement de 38 000 euros de loyers de bail d’un entrepôt qu’il n’a jamais loué.
Son avocat, Me Edouard Huysmans, a engagé toutes les procédures pour que la justice belge le reconnaisse comme victime d’usurpation d’identité dans le cadre de ces quatre affaires. « Je fais le choix de dénoncer ce qui m’arrive de manière à ce que les criminels sachent qu’ils ne peuvent plus utiliser mon identité à leur guise et que les policiers puissent accéder à cette information en open source, histoire d’éviter une cinquième arrestation », déclare-t-il.