Assia, mariée sans le savoir

15 septembre 2024 - 21h00 - France - Ecrit par : S.A

Assia, une femme de 21 ans résidant à Vélizy-Villacoublay (Yvelines), a eu un choc en préparant son mariage avec son compagnon. Elle découvre qu’elle est déjà mariée à cause d’une usurpation de son identité.

Alors qu’elle avait prévu de se marier fin octobre, Assia se heurte à un imbroglio administratif : une autre femme s’est mariée sous son identité le 10 août à la mairie de Noisy-le-Sec. Après avoir déposé pendant l’été un dossier pour une demande de mariage à la mairie de Vélizy, la jeune femme de 21 ans reçoit un coup de fil l’informant qu’elle s’est déjà mariée depuis le 10 août dernier selon son état civil. « J’en suis restée sans voix », se souvient Assia. Cherchant à comprendre le fond du dossier, elle se rend à la mairie de Noisy-le-Sec. Après négociation, elle obtient le nom de l’homme avec lequel elle est censée être mariée et obtient le dossier administratif de son union. Il se nomme : Amine A., un homme qu’elle ne connaît pas. Assia comprend qu’elle a été victime d’une usurpation d’identité, car elle avait perdu sa carte d’identité il y a un an. « J’ai pourtant fait une déclaration de perte : je trouve scandaleux que cela n’ait pas été vérifié pour valider le mariage », s’agace-t-elle. « La municipalité n’ayant pas suspecté une fraude, elle n’a pas vérifié que la carte était valide », déduit Le Parisien.

À lire :Le cauchemar sans fin de Sulayman, la victime d’une usurpation d’identité

Après cette découverte inattendue, Assia décide de porter plainte auprès du commissariat. Dans sa plainte, elle explique qu’au moment du mariage, elle « se trouvait en Espagne avec (son) compagnon et (sa) fille ». Elle exprime également des inquiétudes : « Je ne sais pas si je suis victime d’autres préjudices. » En parallèle, elle a adressé une correspondance au procureur de la République. Son souhait de se marier à l’automne ne pourra plus se concrétiser, les procédures dans les cas d’usurpation d’identité étant longues et fastidieuses. « Premièrement, sur le volet civil, il faut déjà faire annuler le mariage. Mais ça ne sera pas évident de retrouver l’usurpatrice, car elle a dû utiliser la pièce d’identité uniquement pour le mariage et ne vit probablement pas sous ce nom-là », indique Marie-Camille Eck, une avocate qui intervient exclusivement sur des dossiers d’usurpation d’identité. Et d’expliquer la difficulté des personnes victimes : « Elles ont l’impression d’être englouties par le monstre de l’administration. Et font souvent face à des gens qui n’envisagent pas qu’elles puissent dire la vérité. […] Ce sont des affaires qui ne sont pas prioritaires ni pour la police ni pour la justice, car les tribunaux sont surchargés. De fait, il existe une vraie impunité pour les escrocs. »

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Administration - Mariage

Aller plus loin

Lamine Yamal : sa grand-mère évoque son «  identité arabe  »

Fatima Nasraoui, la grand-mère de Lamine Yamal, la pépite du Barça et de l’équipe nationale espagnole, a affirmé que le jeune joueur d’origine marocaine et équato-guinéenne...

Le cauchemar sans fin de Sulayman, la victime d’une usurpation d’identité

Sulayman Amrani, 34 ans, vit dans la crainte permanente de se faire interpeler. De mai 2022 à ce jour, le jeune homme a été déjà arrêté à quatre reprises, alors qu’il n’est pas...

Discrimination, intégration, identité : des Espagnols d’origine marocaine en parlent

Le romancier Youssef el Maimouni, la dessinatrice et illustratrice Nadia Hafid et la rappeuse et écrivain Miss Raisa, tous Espagnols d’origine marocaine, mais de générations et...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : du nouveau pour l’impôt sur le revenu

Selon le projet de loi de finances 2025, le gouvernement prévoit d’augmenter de 30 000 à 40 000 dirhams la première tranche de revenu annuel exemptée d’impôt. Une mesure qui devrait permettre d’exonérer les revenus des salaires mensuels inférieurs à 6...

Copropriétés au Maroc : les impayés qui ruinent l’immobilier

Au Maroc, la copropriété fait face à de graves difficultés, notamment le non-paiement des cotisations. De quoi impacter négativement le secteur de l’immobilier marocain.

Maroc : Al Aoula sanctionnée

La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) inflige un avertissement formel à la Société nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT), dénonçant la tromperie du public et la diffusion de contenu médiatique exposant le public à des...

Expulsions de France : autrefois protégés, ils sont désormais visés

Depuis la promulgation de la nouvelle loi « asile et immigration » en France, les expulsions sous OQTF visent désormais plusieurs catégories d’étrangers autrefois protégées par la loi.

Des voitures de luxe acquises par le ministère de la Transition numérique ?

Ghita Mezzour, ministre déléguée en charge de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, a démenti l’acquisition d’une voiture de luxe pour 2,48 millions de dirhams et d’une autre pour 1,27 MDH.

Casablanca : des personnalités visées par une vaste opération de démolition

Déférant aux instructions de Jalal Benhayoun, gouverneur de la province de Nouaceur, les autorités locales mènent une vaste campagne de démolition de nombreux entrepôts appartenant à des personnalités connues et à de grandes entreprises opérant en...

Maroc : du changement pour les transactions immobilières

Au Maroc, des modifications ont été apportées à certaines dispositions du Code des droits réels, notamment l’article 4. Voici ce qui va changer pour les transactions immobilières.

Alerte au miel « aphrodisiaque » en vente au Maroc

Du « miel aphrodisiaque » ou du « miel de virilité » inonde le marché marocain et inquiète le Syndicat des professionnels de l’apiculture au Maroc.

Couples non mariés et hôtels au Maroc : vers la fin des abus ?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, lance un avertissement aux hôtels qui exigent des documents non autorisés notamment un certificat de mariage des couples marocains.

Statut d’auto-entrepreneur au Maroc : après l’euphorie, le flop ?

Lancé en 2015, le statut auto-entrepreneurs semble ne plus être une solution à l’informel et au chômage. Le bilan en est la parfaite illustration.