Espagne : les enfants Marocains victimes de discrimination à l’embauche
12 % des enfants d’immigrés dont ceux d’origine marocaine subissent des discriminations à l’embauche, selon une étude du ministère espagnol de l’Inclusion.
Le romancier Youssef el Maimouni, la dessinatrice et illustratrice Nadia Hafid et la rappeuse et écrivain Miss Raisa, tous Espagnols d’origine marocaine, mais de générations et avec des expériences différentes en matière d’immigration, se livrent à cœur ouvert.
Youssef el Maimouni, 42 ans, originaire de Ksar el Kebir, est arrivé à Coma-ruga (Tarragone) avant l’âge d’un mois. La rappeuse Miss Raisa, 27 ans, originaire de Tanger, est quant à elle arrivée à Barcelone en 2004. Nadia Hafid, 33 ans, elle, réside à Terrassa en Catalogne. Difficile pour ces trois Espagnols d’origine marocaine de se définir. « Se définir, c’est se limiter. Je suis un mélange de beaucoup de choses. J’ai un très fort sentiment d’appartenance à la Catalogne et à l’Espagne et en même temps j’éprouve une grande admiration pour mes origines. Je ne peux donc pas me définir… Je suis ce que je fais », explique Miss Raisa à El Periódico.
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Pour Youssef el Maimouni, « la question de l’identité relève plus du regard de l’autre que du regard de soi… Heureusement, la société est de plus en plus diversifiée et interculturelle ». « C’est une question délicate. La pression et les attentes viennent à la fois d’ici et de notre culture d’origine. Chaque côté attend une chose différente de vous, et c’est très préjudiciable parce que cela perpétue les stéréotypes sur les communautés », affirme pour sa part Nadia Hafid. C’est aussi, peut-être, une question d’ignorance, ajoute Youssef, précisant que tous les Marocains ne sont pas croyants et musulmans.
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C’est plutôt une « question de classe sociale », soutient Nadia. « Si vous avez des euros en poche, les portes s’ouvrent pour vous et la discrimination disparaît. Personne ne se soucie d’où vient un joueur de football d’origine étrangère », acquiesce Youssef, soulignant que le mot de migrant est étroitement lié à la classe sociale. Miss Raisa, qui estime être de la « classe moyenne », dit avoir toujours « l’impression d’être de la classe ouvrière parce qu’il y a encore des gens qui me disent que je dois m’intégrer ». Pour sa part, Youssef ne comprend pas comment on peut parler de « migrants de deuxième génération ». « Que les enfants d’immigrés soient traités d’immigrés, c’est déjà discutable, inacceptable ».
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Les trois apprécient l’impact positif de la musique de Morad, un rappeur d’origine marocaine, sur les jeunes. « Dans la musique urbaine française, il y a beaucoup de Morad. Cela a donné un sens aux expériences de nombreux jeunes qui ont des problèmes avec la police. Je travaille comme éducateur social et je pense que c’est une figure très importante », assure Youssef. « Je ne me sens pas concernée par ce qu’il dit, mais je suis contente qu’enfin un artiste qui me ressemble représente autant de monde », déclare Miss Raisa.
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