Centres d’appel : le leadership marocain

6 février 2004 - 11h54 - Economie - Ecrit par :

Le Maroc s’est taillé la part du lion dans les délocalisations des centres d’appel français avec 70% des établissements basés à l’étranger, rapporte, jeudi, l’hebdomadaire français "Le Nouvel Observateur".

Avec 8.000 emplois aujourd’hui, des dizaines de milliers dans quelques années, le Maroc s’impose comme la nouvelle frontière des centres d’appel téléphoniques français, constate le magazine qui note que le Royaume reste toutefois concurrencé par la Tunisie, le Sénégal, l’Ile Maurice et la Roumanie.

Basant son reportage sur plusieurs témoignages d’hommes d’affaires français et marocains, "Le Nouvel Observateur" indique qu’à Tanger, Casablanca, Rabat et Mohammedia, le Maroc compte aujourd’hui une quarantaine de centres d’appel délocalisés, soit environ 4.000 postes de travail, représentant 6.000 emplois directs. "Un chiffre qui devrait être multiplié par deux ou trois d’ici à 2007", écrit-il.

Cette réussite n’est pas le fruit du hasard, ajoute l’hebdomadaire citant un homme d’affaire français qui reconnaît que "le service est aussi bon qu’en France, pour 40 à 50 pc moins cher".

"S’il s’agissait d’un arbitrage économique pur, l’ensemble de mes services partirait au Maroc demain", ajoute l’homme d’affaires français (pdg), insistant sur la réelle proximité géographique entre le Maroc et la France.

"Le Nouvel Observateur" met également en relief la législation sociale marocaine attrayante avec une semaine légale de 48 heures, le travail possible les week-ends et les jours fériés et une fiscalité clémente, rappelant que les sociétés d’export sont exonérées d’impôts sur les bénéfices pendant les cinq premières années.

Mais la botte secrète du royaume, c’est une main-d’oeuvre abondante, qualifiée et proche de la France par sa langue et sa culture.

Citant également M. André Azoulay, conseiller de SM le Roi, le magazine ajoute que la stratégie marocaine dans ce domaine a été mûrement réfléchie.

"Nous avons commencé par moderniser le secteur des télécoms en le libéralisant, mais aussi en le dotant d’une agence de régulation crédible", déclare M. Azoulay qui rappelle la réussite de l’opérateur espagnol Telefonica qui a délocalisé à Tanger un centre d’appel hispanophone et qui compte aujourd’hui 1.400 postes de téléconseillers au Maroc.

L’hebdomadaire français aborde, en outre, certaines difficultés, comme le surcoût de 1 euro par heure pour les liaisons téléphoniques, mais qui devrait disparaître avec la fin du monopole de Maroc Télécom, soulignant que rien de tout cela ne remet le phénomène en cause.

"Sur ces métiers, la compétitivité du Maroc ne cesse de s’améliorer, alors qu’elle n’est plus possible en Europe", précise M. Azoulay

Nouvel Observateur

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