Au fil des ans, l’axe Casablanca-la Corse s’est renforcé pour la réussite de la récolte des clémentines. Depuis cinq ans et la première année de la crise Covid, les saisonniers marocains quittent le Maroc pour l’île de beauté, afin de travailler dans les exploitations clémentines aux côtés des Corses qui s’intéressent de moins en moins à l’activité. Encadrés, déclarés et rémunérés au SMIC, ils sont payés et hébergés par les producteurs. Certains restent juste le temps de la récolte, d’octobre à début janvier, ou un mois de plus, tandis que d’autres recrutés comme permanents sont chargés d’entretenir les terres, semer et de conduire les tracteurs. Cette année, ils sont au nombre de 1 100 Marocains à arriver à Bastia. Leur mission est d’assurer la récolte d’environ la moitié des producteurs de clémentines, « acheminés par la compagnie régionale Air Corsica à la faveur de cinq vols spécialement affrétés lors des trois premières semaines d’octobre », fait savoir La Tribune.fr.
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Jean-Paul Mancel, agrumiculteur de longue date et président de deux organismes leaders dans ce secteur d’activité – l’association des producteurs corses et l’APRODE, l’association de promotion et de défense de la clémentine de Corse – reconnaît la qualité du travail des saisonniers marocains. « Je cultive mes terres depuis cinquante ans. Les Marocains nous ont de tout temps épaulés pour les périodes de récolte. Ils sont aguerris à ce travail qui est très éprouvant. Mais les surfaces dédiées à la clémentine se sont sensiblement étendues et la main-d’œuvre locale se fait de plus en plus rare. Celle que nous réussissons à trouver est mobilisée dans nos différentes stations de conditionnement pour le calibrage, l’emballage, l’expédition et le transport des fruits. Il y a quelques années encore, des saisonniers marocains venaient en renfort par leurs propres moyens, la plupart du temps en prenant le car, le train et le bateau ».
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Et d’ajouter : « Ce sont pour nous des visages familiers et, au fil des années, les liens personnels se sont renforcés. Mais avec la crise sanitaire, tout déplacement était devenu impossible, les transports étaient paralysés et nous avons travaillé avec les autorités, la préfecture et l’ambassade du Maroc en France, afin de mettre en place des vols spéciaux qui avaient en plus l’avantage d’être directs. L’expérience a été concluante pour tout le monde et nous la renouvelons depuis chaque année… » Sur l’île, on dénombre 42 000 ressortissants marocains et binationaux.