À Ceuta, les autorités locales estiment entre 8 et 10 000 le nombre de migrants arrivés dans l’enclave espagnole. 7 000 parmi eux sont repartis volontairement ou ont été reconduits au Maroc. Parmi ceux qui restent à Ceuta, pour la plupart des mineurs, une partie est accueillie dans des centres, où ils dorment, sont nourris et reçoivent des produits d’hygiène de base. D’autres se trouvent encore dans les rues de la ville, vivant de l’aide des habitants qui se mobilisent pour leur venir en aide, rapporte RFI.
Âgé de 23 ans, Mamadou est un ressortissant guinéen, qui comme de milliers autres jeunes de son âge, est venu à Ceuta à la nage. Avant de passer la frontière, Mamadou a marché depuis Tanger. Errant dans les rues, il porte encore autour du cou le papier que lui a donné l’hôpital mardi dernier après son arrivée. Il n’a pas été pris en charge dans les nombreux centres aménagés par les autorités et dort sur un carton sans aucune couverture pour se couvrir. Il vit de la générosité des habitants, des familles qui viennent prendre du bon temps au bord de la mer. « Pour manger, on vient ici. Il y a des gens qui partagent, il y en a qui nous donnent à manger. Ce n’est pas régulièrement, c’est de temps en temps qu’ils nous donnent ».
Parmi les bonnes volontés qui viennent en aide à ces enfants, il y a quatre personnes d’une famille de Ceuta qui viennent faire la distribution de repas dans des assiettes en plastique, avec une brique de jus de fruits. La marmite est posée dans le grand coffre de leur voiture. « Nous sommes là pour soutenir ces enfants. Parce que c’est vrai, ce sont des enfants, ce ne sont pas des adultes qui peuvent se défendre tout seuls. Ils n’ont pas à manger. Ils n’ont pas de vêtements. Et donc nous leur venons en aide comme nous pouvons. Nous sommes des familles anonymes, nous ne sommes pas des ONG ni rien. Mais il y a tous ces enfants qui pourraient être les nôtres, donc nous avons voulu leur offrir un plat aujourd’hui », indique RFI.
Rachida estime avoir donné plus d’une centaine de plats. La marmite est déjà vide, quand un dernier garçon s’approche. Elle regrette de ne pas avoir prévu davantage mais promet de revenir, jusqu’à ce que le problème soit réglé. Comme cette famille, de nombreuses autres font cette démarche vers les migrants qui déambulent dans les rues.