Le jeune Marocain, 38 ans, dont l’identité n’a pas été révélée et qui a souhaité garder l’anonymat par crainte d’être menacé à nouveau, se trouvait jeudi soir dans son véhicule avec un client quand ce dernier a commencé à l’interroger sur ses origines, relate le journal Post Gazette.
« Tu dois être d’origine pakistanaise. Tu viens du Pakistan ? a demandé le client au chauffeur de taxi marocain qui lui a répondu : « Non, je viens du Maroc. Mais je suis un Américain. ».
La discussion a ensuite dévié vers l’organisation terroriste dite de l’Etat islamique, avant que le client commence à insulter le prophète Mohammed puis de parler de sa vie personnelle en précisant qu’il avait deux enfants et qu’il avait déjà fait de le prison pendant un certain temps.
Arrivé à destination, le client lui demande d’attendre quelques minutes car il a oublié son portefeuille chez lui, et ce dernier sort avec un fusil entre ses mains. « J’ai attendu cinq minutes, je pense, et j’ai remarqué qu’il était sorti de chez lui avec son fusil dans sa main en se dirigeant vers moi. Je n’ai pas du tout hésité. J’ai dû prendre une décision très rapide et quitter les lieux avec mon taxi, explique le jeune Marocain. J’ai senti qu’il fallait faire quelque chose. Il y avait un danger et il aurait pu me tirer dessus ou quelque chose de ce genre. J’ai senti qu’il avait l’intention de me tuer. »
C’est ce qui s’est effectivement produit puisque l’homme a commencé à tirer à plusieurs reprises sur le véhicule et le chauffeur a été touché par une balle dans le dos qui s’est ensuite logée entre ses omoplates.
La police a ouvert une enquête suite à cette tentative d’assassinat, mais n’a pas souhaité se prononcer sur la caractère raciste de l’incident. « Nous avons beaucoup de détails à vérifier avant de nous prononcer. Nous devons analyser les preuves et les vidéos qui auraient pu se trouver dans l’avenue lors des tirs », a indiqué la police dans un communiqué.
De son côté, l’enquête menée par le FBI privilégie pour l’instant le crime à caractère raciste. « Tout ce que l’on peut dire, c’est que nous enquêtons sur tous les crimes qui semblent avoir un motif racial. »