Appelée « Northwest Africa (NWA) 13188 », cette roche de plus de 600 grammes pourrait être la première météorite à être revenue sur la Terre après un long séjour dans l’espace. Les scientifiques ont noté une forte ressemblance entre cette roche et celles qui se forment dans les volcans près des plaques tectoniques océaniques. La présence de certains isotopes chimiques suppose que la roche a été exposée aux rayons cosmiques de l’espace sur plusieurs dizaines de milliers d’années, expliquent les chercheurs.
La « croûte de fusion » vitreuse de la roche suppose qu’elle a fondu lors de son entrée dans l’atmosphère terrestre et prouve qu’elle n’est pas une « fausse météorite », a affirmé mardi Jérôme Gattacceca, géophysicien au Centre national de la recherche scientifique, lors de la conférence de géochimie Goldschmidt en France. « Nous considérons que NWA 13188 est une météorite éjectée de la Terre puis revenue à la surface », concluent les auteurs de l’étude.
À lire : L’origine de la météorite martienne « Black Beauty » découverte au Maroc
Les scientifiques cherchent toujours à découvrir comment cette roche a pu atteindre l’espace. Pour le moment, ils supposent qu’elle est issue d’une éruption volcanique suffisamment forte ou d’une grosse météorite ayant percuté la Terre. L’équipe de chercheurs étudie l’hypothèse volcanique. Pour ce faire, elle vérifie les concentrations d’argon atmosphérique contenu dans NWA 13188, lesquelles devraient être particulièrement abondantes si la roche émanait d’une éruption volcanique.
« Lorsque vous faites des hypothèses extraordinaires, vous avez besoin de preuves extraordinaires pour les étayer. Je ne suis toujours pas convaincu » par cette thèse, a déclaré pour sa part Philippe Claeys, géologue et planétologue. Et de préciser : « Lorsque vous avez un cratère d’impact aussi jeune, vous auriez une fonte d’impact qui est encore « chaude et enfumée », il serait très difficile de le manquer ».