La beauté à coups de bistouri

29 janvier 2008 - 20h21 - Maroc - Ecrit par : L.A

Des oreilles décollées, des poches sous les yeux, des nez trop longs ou encore des visages tombants...Des signes de viellesse qui sont désormais effacés d’un seul coup de bistouri. Au Maroc, la chirurgie esthétique est devenue très à la mode à l’instar des pays occidentaux. Depuis quelques années, « modifier » son corps ou son visage est devenu monnaie courante. Pour ceux ou celles qui veulent se sentir bien dans leurs peaux, la recette est simple. Muni de milliers de dirhams, on pourra alors choisir une luxueuse clinique de préférence à Rabat ou à casablanca, fixer rendez-vous chez un bon chirurgien esthétique, faire le bon choix du nouveau modèle, et c’est parti !!

« Personnellement, je me sentais très mal dans ma peau. Mon visage ridé était mon seul cauchemar, mais après l’opération, je me sens très à l’aise », affirme Wafae, une femme de 50 ans, qui a fait son lifting dans une belle clinique de la métropole. Offrir un beau corps est la devise d’une vingtaine de chirurgiens marocains qui veulent joindre l’utile à l’agréable, en investissant dans des cliniques aux allures de palaces luxueux. Et cela en choisissant une belle architecture pour attirer l’attention de la clientèle. Une clientèle de différentes tranches d’âge, en quête de la beauté puisque cette dernière est une source inépuisable de joie et de vivacité.

Jeunes hommes, vielles femmes, adolescentes ou encore enfants, sont tous concernés. « On peut être étonné par la tranche d’âge qui nous rend visite chaque jour. J’ai des clientes de 10 à 70 ans. C’est vrai que les hommes optent de plus en plus pour l’esthétique puisqu’ils représentent 30% de notre clientèle, mais les femmes restent les premières patientes avec 70% », affirme Mohammed Berrada Sounni, un spécialiste de la chirurgie plastique et esthétique, à Casablanca. Pour ce docteur, le secret d’un bon chirurgien est essentiellement dans sa touche artistique.

« Un chirurgien plasticien est un artiste, puisque dans cette spécialité le patient juge le résultat. En fait, c’est au médecin de choisir la forme du nez qui convient le plus à tel ou tel visage, et c’est cela qui fait la différence entre un bon chirurgien et un autre », ajoute-t-il.

Les chirurgiens marocains sont très connus par leur professionnalisme. La preuve en est le nombre trop élevé d’étrangers qui viennent au Maroc en quête d’un bon “artiste” et du bon prix. « C’est vrai qu’au Maroc, le tarif est 50% moins cher qu’en Europe. Mais, cela se fait à la qualité, puisqu’on a le même matériel utilisé à l’étranger », précise Dr. Berrada. Les interventions les plus demandées au Maroc sont le lifting, la liposuccion (redessiner le corps), la rhinoplastie (nez), les blépharoplasties (chirurgie esthétique des paupières) et les prothèses mammaires. Côté prix, un implatant mammaire est proposé à une moyenne de 25.000 dirhams. Pour un lifing, il faut compter entre 30.000 et 40.000 dirhams.

« Augmenter le volume des seins est aujourd’hui l’une des interventions les plus pratiquées en chirurgie esthétique au Maroc. C’est une intervention à la fois simple et compliquée. Simple car le geste chirurgical, qui consiste à poser des implants, relève d’une technique éprouvée. Compliquée car la question du choix, de la taille et de la position des prothèses mammaires est primordiale », affirme Dr Sanae El Mounjid, chirurgien esthétique à Casablanca.

Par ailleurs, une autre chirurgie s’installe timidement au Maroc. Comme son nom l’indique, « la chirurgie intime » concerne toutes les techniques chirurgicales sur les organes génitales qui visent à améliorer la sensualité et la vie sexuelle des personnes. Il y a aussi la chirurgie transsexuelle. Pour la majorité, cette chirurgie demeure tabou pour la société marocaine. « Concernant les opérations des transsexuelles, je ne les effectue pas car c’est contre notre religion et nos principes. D’ailleurs, les gens qui effectuent ce genre d’opérations doivent être examinés sur le plan psychiatrique et psychologique avant toute démarche chirurgicale », indique Dr El Mounjid.

Tabou ou pas, les Marocaines ne cachent pas leur rêve d’avoir le corps d’Angélina Jolie, ou le visage de la chanteuse libanaise Haïfa Wahbi. Comme l’affirme Hanae qui s’est rendue chez son chirurgien esthétique pour avoir les mêmes lèvres de la pulpeuse Haïfa. « Pour moi l’esthétique est un plaisir intelligent puisque qu’il me permet de réaliser mon rêve et d’avoir les mêmes lèvres de Haïfa », lance-t-elle tout sourire. Cette star demeure le modèle de la beauté pour les femmes arabes, pour le moment. En attendant la prochaine star sortie toute fraîche des cliniques libanaises, avec de nouvelles mesures corporelles.

Aujourd’hui le Maroc - Mounir Siraj

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Mode - Femme marocaine

Ces articles devraient vous intéresser :

L’eau Ain Atlas mauvaise pour la santé ? les autorités répondent

Le ministère de la Santé dément catégoriquement les rumeurs concernant l’eau minérale « Aïn Atlas ». Un document falsifié, circulant activement sur les réseaux sociaux et usurpant l’identité d’une délégation ministérielle, affirmait que cette eau ne...

Ramadan et menstrues : le tabou du jeûne brisé

Chaque Ramadan, la question du jeûne pendant les menstrues revient hanter les femmes musulmanes. La réponse n’est jamais claire, noyée dans un tabou tenace.

Les infirmiers marocains en appellent au roi Mohammed VI

Les infirmiers et techniciens de santé ont adressé une lettre au roi Mohammed VI pour lui faire part des difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions et solliciter son intervention afin d’améliorer la qualité des services de santé...

Les Marocaines pénalisées en cas de divorce ?

Des associations féminines sont vent debout contre la réforme d’Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, imposant aux femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint de verser une pension alimentaire à leurs ex-maris après le divorce.

"L’boufa", la nouvelle menace pour la société marocaine

Le Maroc pourrait faire face à une grave crise sanitaire et à une augmentation des incidents de violence et de criminalité, en raison de la propagation rapide de la drogue «  l’boufa  » qui détruit les jeunes marocains en silence.

« Tu mourras dans la douleur » : des féministes marocaines menacées de mort

Au Maroc, plusieurs féministes, dont des journalistes et des artistes, font l’objet d’intimidations et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, après avoir appelé à plus d’égalité entre l’homme et la femme dans le cadre de la réforme du Code de la...

Bilal Ould-Chikh : « j’apprends que j’ai une tumeur de 5cm dans la moelle »

L’attaquant Bilal Ould-Chikh, 27 ans, est de retour sur les terrains après avoir surmonté une tumeur bénigne à la moelle épinière, diagnostiquée en mars dernier. Le joueur du FC Volendam (D2 néerlandaise) revient sur cette épreuve avec une philosophie...

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

Achraf Hakimi a consulté un psychologue

Le latéral droit marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a confié avoir bénéficié d’une assistance psychologique il y a trois ans parce qu’il passait par des moments difficiles sur le plan personnel.

Les dattes algériennes au Maroc sous surveillance

Les dattes algériennes commercialisées au Maroc sont saines et ne constituent pas une menace pour la santé des consommateurs, ont assuré des professionnels marocains du secteur, émettant toutefois des doutes quant à la qualité de ce produit importé du...