Comanav : "Les MRE restent au coeur de notre cible"

23 avril 2004 - 10h53 - Maroc - Ecrit par :

La Comanav renforce son activité de transport de passagers. De nouvelles lignes sont prévues d’ici l’été. La compagnie transporte déjà 1 million de passagers par an.

La Comanav a connu des moments difficiles. Comment se porte-t-elle aujourd’hui ?
Taoufiq Ibrahimi : Les choses commencent à aller un peu mieux pour la Comanav. Son redressement est à la fois très long et compliqué. Il doit tenir compte des dimensions structurelle, financière, humaine, commerciale et stratégique. Sur le plan stratégique par exemple, la Comanav veut renforcer le trafic de passagers. Aujourd’hui, notre flotte transporte près d’un million de passagers par an. Avec l’ouverture de nouvelles lignes maritimes, la Comanav continuera à être le pionnier du transport de passagers entre l’Europe et le Maroc. La compagnie va lancer en juin prochain une ligne entre Tanger et Port-Vendres. Cela a été décidé après l’énorme succès qu’a connu la ligne de Gênes en 2002. Nous allons également ouvrir une autre ligne entre l’Italie et le Maroc, à savoir Naples-Nador.
• Ces nouvelles lignes ciblent les MRE…
• Les Marocains résidents à l’étranger constituent le coeur de notre cible, avec 80 à 90% des passagers transportés annuellement. On a introduit l’animation, le folklore marocain (Gnawa), les tours de magie, le henné, le thé…
L’ambiance de la croisière est dépaysante, chaleureuse et purement traditionnelle. Ceci s’inscrit parfaitement dans notre politique de développement.

Quelle est votre stratégie pour le transport de passagers ?
• Notre objectif est de mettre des moyens directs de communication entre nos clients, leurs lieux de résidence, de villégiature et leur pays. Nous sommes présents sur tous les trafics avec des lignes court-courrier (Tanger-Algesiras et Tanger-Tarifa), des lignes de distance moyenne (Nador-Almeria et El Hoceïma-Almeria) et des lignes long-courrier (Tanger-Sète, Nador-Gênes…).
Nous créons nous-mêmes de nouveaux trafics. Cela implique des risques qui se traduisent par d’énormes investissements. Pour la partie passagers, nous insisterons sur la qualité de service en développant une véritable culture d’hospitalité et plus de confort. Aussi, on veut moderniser notre flotte avec des bateaux, plus grands, plus rapides tout en offrant plus de destinations avec plus de fréquences.

Qu’en est-il du fret ?
Pour ce qui est du fret, notre métier traditionnel, notre nouvelle approche est de s’intéresser beaucoup plus au métier maritime d’un côté, mais aussi au métier portuaire. Cette approche originale nous permet de développer notre expertise marocaine et d’avoir un véritable savoir-faire comparé à des grandes compagnies maritimes internationales.

Ceci implique une gestion différente des ressources humaines ?
Exactement, le maintien et le développement du savoir-faire passent par la formation et la technologie.
On veut mixer le savoir-faire marocain et étranger. Rappelons que la Comanav est passée par une phase de restructuration du plan social. Maintenant, on est dans une phase où tout en verrouillant le robinet de la masse salariale, on injecte tout de même de nouvelles compétences.

Est-ce qu’il y a d’autres projets qui se préparent à la Comanav ?
Sur les cinq prochaines années, il va y avoir de très grands changements. La Comanav introduira progressivement la vitesse. Elle compte acquérir des navires de taille différente. Ces navires doivent être moins âgés, plus confortables et plus modernes.
C’est pour répondre le plus possible aux règles et exigences en matière de sécurité. La firme va énormément investir dans sa flotte. Elle dispose actuellement de 8 navires, propriété de la Comanav, mais elle exploite le double en location. On va augmenter le nombre des navires, propriété de la compagnie. D’ailleurs, nous sommes en phase d’acquisition d’un nouveau navire deuxième main.

Entretien réalisé pour l’économiste

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Comanav - Maritime - Immigration - Opération Marhaba - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

L’aide au logement connait un succès auprès des MRE

Depuis son ouverture le 2 janvier, le site d’assistance pour l’aide au logement connaît un succès croissant, notamment auprès des Marocains résidant à l’étranger.

L’Europe menace les transferts des MRE vers le Maroc

Inquiets de l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE, Bank Al-Maghrib (BAM), plusieurs banques, le ministère des Affaires étrangères et de...

Tourisme au Maroc : une saison estivale en demi-teinte

À l’heure où les Marocains résidant à l’étranger (MRE) retournent dans leurs pays d’accueil, les familles marocaines rejoignent leurs villes de résidence, pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants, les professionnels du tourisme font le bilan...

Nord du Maroc : les gangs de retour sur les routes ?

Sur la toile, des activistes appellent les Marocains à faire preuve de vigilance lorsqu’ils circulent sur certaines routes du nord du Maroc.

Un milliardaire marocain a de grandes ambitions en Afrique

Le milliardaire américain d’origine marocaine Marc Lasry, président directeur général d’Avenue Capital Group, investit depuis une dizaine d’années dans le domaine du sport. Après avoir été copropriétaire de l’équipe de basketball des Milwaukee Bucks de...

Données bancaires des MRE : Le Maroc négocie avec l’OCDE

Le Maroc est en pourparlers avec l’UE en vue d’une application harmonieuse du traité OCDE/G20 sur l’échange automatique des données bancaires à des fins fiscales.

Une Marocaine "perd" son nom en Belgique

Depuis 2019, une Belgo-Marocaine de 73 ans mène des démarches administratives infernales afin de faire rectifier son nom de famille.

L’économie marocaine dopée par les MRE

Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement indique que 20 % des transferts d’argent de la région MENA proviennent des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Ouverture exceptionnelle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie

La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.

La CTM rachète Africa Morocco Link

Le groupe d’Othman Benjelloun, O Capital Group, redistribue les cartes dans le secteur du transport maritime marocain. La Compagnie de Transports au Maroc (CTM) s’empare en effet de la participation majoritaire (51 %) d’Africa Morocco Link (AML)...