Les MRE délaissent le Maroc pour leurs vacances

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) affluent en masse chaque été vers le Maroc pour leurs vacances. Cette année, non seulement le flux a connu une baisse significative, même si les chiffres officiels disent le contraire, mais ces Marocains de la diaspora ont changé leurs habitudes de consommation face à la hausse des prix des services touristiques.

Les MRE représentaient près de la moitié des 17,4 millions de personnes ayant visité le Maroc en 2024, soit environ 8,6 millions. Mais cet été, ils sont peu nombreux à rallier le royaume pour leurs vacances. La plupart d’entre eux ont changé leurs habitudes, optant pour des séjours plus courts et moins de dépenses face à la hausse des coûts.

Alors qu’ils passaient des semaines voire deux mois au Maroc pendant l’été, les MRE restent en moyenne entre 10 et 15 jours. Les nouvelles générations de MRE délaissent le royaume au profit d’autres destinations plus abordables comme l’Espagne, la Turquie ou la Tunisie. « Ailleurs, on trouve plus de liberté et des activités adaptées à moindre coût », confie un MRE à Maroc Hebdo.

De nombreux MRE n’ont cessé de dénoncer la hausse des prix des billets d’avion et de ferries pendant la saison estivale, ce qui complique leur retour au Maroc. Ils déplorent aussi la flambée des prix des services touristiques (hébergement, restauration, transports) dans des villes comme Marrakech ou Agadir en été. « Le Maroc devient aussi cher que certaines destinations européennes, mais l’offre n’est pas toujours à la hauteur », fait observer un MRE.

Plutôt que de séjourner dans des hôtels au Maroc, les MRE préfèrent désormais loger chez des proches ou dans leurs propres résidences, limitant leurs dépenses touristiques qui s’élevaient à 29,4 milliards de dirhams en 2024, en hausse de 22,9 % par rapport à 2023. Ce changement de comportement des MRE a un impact direct sur les recettes touristiques du Maroc.

Des experts soulignent la nécessité pour le Maroc de diversifier son offre touristique pour continuer d’attirer les MRE. « Les MRE ne veulent plus seulement rendre visite à leur famille. Les jeunes générations recherchent des expériences immersives, culturelles ou festives », explique un spécialiste. Pour corriger le tir, les autorités devront simplifier les procédures administratives aux frontières et promouvoir des offres adaptées à la diaspora marocaine.