Compétences à l’étranger : Ceux dont le Maroc a besoin

10 juin 2009 - 17h11 - Maroc - Ecrit par :

La fuite des cerveaux est désormais vue comme un réservoir de compétences marocaines à l’étranger. Un programme a été mis en place pour les impliquer dans le développement du pays.

Le Maroc, à l’instar de nombre de pays en développement, souffre de la fuite des cerveaux. L’émigration concerne de plus en plus les compétences hautement qualifiées, un potentiel non exploité. Et il est naturel pour les scientifiques marocains d’aller vers les pays développés où ils s’attendent à trouver de meilleures conditions.

Les raisons du départ sont nombreuses. En premier lieu, « le manque de moyens et de valorisation », affirme Abdelâdim Moumen, chercheur marocain à l’université St George’s à Londres. Mais les moyens matériels ne sont pas les seuls éléments déterminants. Car la recherche scientifique est une culture. Et au Maroc, « nous n’avons pas encore cette culture de la recherche », note Moumen. Cependant, pour le gouvernement, cette émigration n’est pas une perte définitive et irréversible, dans la mesure où la diaspora marocaine constitue un réservoir de compétences à l’étranger. D’autant plus que l’expertise et l’ingénierie nationales ont été sans cesse appuyées par un apport technique extérieur.

Un programme dédié

C’est dans ce contexte que les compétences marocaines expatriées peuvent présenter plus d’un avantage : caractère volontariste, connaissance du terrain et de la culture, une grande ouverture sur l’expérience internationale, capacité à générer des investissements, faire du lobbying… Ce potentiel de compétences de haut niveau doit ainsi être rattaché à la problématique du développement national.

Ainsi, l’expérience et le savoir-faire des Marocains du monde sont d’une grande utilité pour accompagner la stratégie actuelle de développement du Royaume. C’est dans cet esprit que le gouvernement a mis en place le programme Fincome, qui vise à impliquer les compétences marocaines à l’étranger dans le développement du pays. Ce programme a pour objectif de « tisser des relations avec les chercheurs, universitaires, ingénieurs et experts dans divers domaines et promouvoir la participation de la diaspora marocaine à des projets portés par des compétences locales ».

Source : Mohamed Ali MRABI - L’Economiste Magazine

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