Les ministères de la Justice et de l’Intérieur sont les plus corrompus au Maroc

14 juin 2014 - 13h30 - Maroc - Ecrit par : Fouad Boumnadel

La corruption ne cesse de sévir au Maroc et n’épargne aucun secteur, et ce quelle que soit sa sensibilité. C’est ce qui ressort du bilan 2009-2013 de l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), qui souligne la nécessité d’établir une stratégie nationale de lutte anti-corruption afin de faire face à ce phénomène.

Sans grande surprise, le bilan nous apprend que le ministère de la Justice et des libertés (35%) et le ministère de l’Intérieur (27%) sont les plus corrompus au Royaume. Les autres secteurs et administrations se partagent les 37% restants. Durant la période couverte par le bilan de l’ICPC, celle-ci a reçu pas moins de 3096 plaintes, dont 305 plaintes, représentant 80% des cas acceptés par l’instance, ont été déposées à la justice, sachant que le département de Mustapha Ramid s’accapare la part du lion en termes de corruption. Cherchez l’erreur !

Abdeslam Boudrar, président de l’ICPC, a affirmé, lors d’une conférence de presse mercredi à Rabat, que l’instance a participé activement dans la levée de ce tabou dans tous les secteurs et milieux concernés. Il n’a, pourtant, pas caché sa déception des ressources et des moyens très limités mis à la disposition de l’ICPC, l’empêchant d’opérer efficacement et d’avoir un caractère réprimant.

L’instance impuissante ?

A ce propos, Boudrar déplore l’impuissance de l’instance à exiger des réponses concernant les centaines de plaintes déférées jusqu’à aujourd’hui et dont le sort demeure un mystère.

Par ailleurs, l’ICPC a dévoilé son nouvel intitulé qui deviendra d’ici quelques mois l’Instance nationale de probité, de prévention et de lutte contre la corruption. Il ne s’agirait pas d’un changement fortuit mais d’une étape nouvelle visant à "constitutionnaliser la moralisation de la vie publique", indique l’instance.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Mustapha Ramid - Instance nationale de probité et de lutte contre la corruption - Ministère de l’Intérieur (Maroc) - Ministère de la Justice et des Libertés

Ces articles devraient vous intéresser :

Casablanca : les taxis en colère contre les ... motos-taxis

Certaines applications dont “InDrive” ont commencé à proposer des services de transport de passagers à moto dans certaines villes comme Casablanca. Les professionnels du secteur s’insurgent contre cette nouvelle pratique et appellent les autorités à...

Au Maroc, un « tsunami d’intoxications alimentaires » alarme les associations

Au Maroc, la multiplication des cas d’intoxication alimentaire suscite l’inquiétude des associations de défense des droits des consommateurs qui appellent les autorités compétentes à renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de...

Au Maroc, les taxis clandestins dans le viseur du gouvernement

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, dit mener une lutte implacable contre les taxis clandestins, notamment les utilisateurs des applications intelligentes de transport qui n’ont pas obtenu de licence pour exercer.

Les jeunes Marocains se désintéressent du mariage

Alors que le Maroc devrait connaître une diminution de sa population active et une augmentation du taux de vieillissement, les jeunes montrent de plus en plus un désintérêt pour le mariage et la procréation en raison de la cherté de la vie. Le projet...

Terrains non bâtis : le Maroc durcit le ton sur la fiscalité

Réforme majeure dans la fiscalité locale au Maroc, la loi n° 14-25, publiée au Bulletin officiel le 12 juin 2025, a procédé à une révision complète du barème de la taxe sur les terrains non bâtis (TNB) et confié la collecte aux percepteurs communaux.

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

Maroc : les casinos sous haute surveillance

Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les services compétents du ministère de l’Intérieur ont effectué des missions de contrôle dans sept casinos entre avril et septembre 2024, et démantelé plusieurs...

Intoxications alimentaires : le Maroc à l’épreuve de la restauration rapide

La députée Hanane Atarguine, du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), a demandé au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures pour renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration rapide afin...