Les non-dits du changement de la position de l’Espagne sur le Sahara
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L’Espagne aurait accepté de soutenir le plan d’autonomie du Sahara et mettre fin aux tensions avec le Maroc en raison de l’afflux de réfugiés auquel elle pourrait faire face en cette période de crise ukrainienne.
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a choisi ce contexte particulier marqué par l’invasion russe en Ukraine, la hausse mondiale des prix des hydrocarbures et la crise migratoire en Europe centrale et en Méditerranée, pour prendre sa décision de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara. La question migratoire, qui est au centre des préoccupations des autorités espagnoles, a certainement pesé dans la balance.
« Les risques de dégradation de la situation socio-économique (prix du blé à la veille du ramadan) et l’augmentation prévisible de la pression migratoire à court terme ont poussé l’Espagne à accélérer la réconciliation avec Rabat… », explique à La Razón, Laurence Thieux, professeure de relations internationales à l’Université Complutense de Madrid, soulignant que les deux pays ont réaffirmé, dans leurs récentes déclarations, leur « détermination à affronter ensemble des défis communs, notamment la gestion des flux migratoires en Méditerranée et en Atlantique ».
À lire : Le Maroc et l’Espagne vont renforcer leur coopération migratoire
L’Espagne craint de se retrouver seule à faire face à un afflux de migrants en cette crise ukrainienne, alors qu’elle n’a pas fini de gérer la crise migratoire survenue en mai à Ceuta et les assauts répétés de migrants subsahariens à Melilla depuis trois mois. Les 2 et 3 mars derniers, plus de 4 000 migrants ont tenté d’entrer à Melilla et 900 ont réussi à accéder au territoire espagnol, malgré le dispositif des forces de sécurité espagnoles et marocaines.
Selon les données du ministère de l’Intérieur, le flux migratoire via les îles Canaries depuis la côte marocaine a augmenté de 134,8 % au cours des deux premiers mois de 2022 par rapport à la même période l’année dernière (5 496 migrants contre 2 341). Par ailleurs, près de 75 % des migrants arrivés en Espagne au premier semestre 2021, étaient d’origine algérienne. Les autorités espagnoles craignent une éventuelle augmentation de la pression migratoire depuis l’Algérie dans les mois à venir, en plus d’une rupture de l’approvisionnement en gaz.
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Le gouvernement espagnol « espère » que son changement de position sur le Sahara n’affectera pas l’approvisionnement du pays en gaz par l’Algérie, son principal fournisseur.
La défense de l’intégrité territoriale, notamment à Ceuta et Melilla, a été l’une des conditions posées par l’Espagne au Maroc pour soutenir le plan d’autonomie du Sahara.
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