Détroit de Gibraltar : Les espagnoles affûtent leurs armes

7 septembre 2007 - 00h47 - Economie - Ecrit par : L.A

Le détroit de Gibraltar est convoité par de nombreuses compagnies de transport. Les sociétés espagnoles sont particulièrement intéressées par l’activité de transport entre les deux rives de la Méditerranée. De fait, le trafic dans cette zone s’est particulièrement intensifié ces dernières années. La concurrence est rude et les compagnies marocaines sont particulièrement dynamiques dans ce secteur.

Aussi, pour gagner de plus grosses parts de marché, les entreprises ibériques changent de stratégie. C’est le cas, notamment, de Balearia, compagnie qui opérait dans le transport maritime à destination des Baléares et qui, depuis quelques années, s’est orientée vers le détroit.

Balearia vient ainsi d’annoncer sa décision d’acheter Buquebus, un autre opérateur espagnol en activité sur la ligne Sebta-Algéciras. L’organe espagnol de régulation des marchés vient de donner son feu vert à l’acquisition. Après cela, une fois l’opération consommée, les parts de marchés de Balearia devraient dépasser les 50%. Son principal concurrent, Acciona-Trasmediterranea, en détient déjà plus de 65% sur cette même ligne. Visionnaire, ce dernier a été le premier à racheter d’autres compagnies, comme Euroferrys très présente sur la ligne Tanger-Algéciras.

Selon la presse espagnole, avec le rachat de Buquebus, Balearia prévoit de transporter plus d’un million de passagers annuels à travers le détroit tout en renforçant sa position actuelle sur le marché européen du transport.

Le récent passage de la Comanav dans le giron du géant CMA-CGM n’est pas étranger à cette situation. Le transporteur marocain a en effet de fortes prétentions dans la zone.

La mise en service de TangerMed avec de nouvelles lignes de transport de marchandises, en juillet dernier, et l’ouverture du nouveau port de passagers prévue en 2009, obligent, de fait, les compagnies maritimes espagnoles à changer de tactique.

De même, la course pour gagner des parts de marché sur Tarifa a commencé. En effet, la petite ville située à la pointe de l’Espagne se profile en grande rivale d’Algéciras en matière de transport de passagers. Pour l’heure, la ligne Tarifa-Tanger est exploitée avec succès et exclusivement par la compagnie FRS qui propose des navettes de 35 mn.

Par ailleurs, selon un opérateur, si la ligne Algéciras-Sebta ne pose pas de problèmes, vu les subventions consenties par le gouvernement espagnol, la vraie bataille se place au niveau de la ligne Tanger-Algéciras. En effet, sur Sebta, l’activité commence à s’essouffler et montrer des signes de saturation. Dans la mesure où les bateaux qui y opèrent n’ont pas la taille adéquate pour une exploitation confortable en termes de marges. En clair, l’activité se maintient grâce aux aides - pour des raisons évidemment stratégiques - de l’Etat ibérique.

Enfin, à noter que les lignes de transport maritime sur les Baléares souffrent, elles, de la concurrence des compagnies aériennes low-cost. D’où, donc, ce repli sur le détroit de Gibraltar.

L’Economiste - Ali Abjiou

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Sujets associés : Investissement - Comanav - Maritime

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