L’artisanat en 2015 : 24 milliards de DH de chiffre d’affaires

2 février 2008 - 01h15 - Culture - Ecrit par : L.A

C’est le 20 février prochain que le secrétariat d’Etat chargé de l’artisanat présentera la Vision 2015 pour ce secteur. Cette date n’est pas choisie au hasard. Elle correspond au premier anniversaire de l’annonce du lancement de ce projet. De plus, c’est ce même jour que le comité de pilotage chargé du suivi de cette stratégie pour l’artisanat tiendra sa première réunion, sous la houlette du Premier ministre, Abbas El Fassi, pour faire le point sur les réalisations et les perspectives.

« Le travail effectué durant cette première année a permis, au-delà de l’évaluation chiffrée du secteur, de tracer le cadre général de la Vision 2015 et d’identifier les cibles de ce plan d’action », explique Anis Birou, secrétaire d’Etat chargé de l’artisanat, qui ne manque pas de souligner que son département va capitaliser et poursuivre le travail effectué par son prédécesseur, Adil Douiri.

Porter de 1,8 à 7 milliards de DH les achats de touristes en produits d’artisanat

La Vision 2015 a des objectifs quantitatifs précis. Le chiffre d’affaires global du secteur devrait passer de 10,8 milliards à 24 milliards de DH ; les exportations seront portées à 7 milliards de DH contre 700 millions actuellement et les achats des touristes étrangers, qui s’élèvent aujourd’hui à 1,8 milliard de DH, devront atteindre 7 milliards.

Pour réaliser ces objectifs, il faudra agir sur trois niveaux. En premier lieu, il s’agit de favoriser l’émergence d’acteurs de référence car, indique Anis Birou, « le secteur de l’artisanat est caractérisé par l’inexistence d’entreprises structurées ayant une force de frappe et de réseaux constituant de véritables relais à l’étranger ».

Deuxième volet, l’accompagnement et le développement du tissu des PME qui opèrent dans le secteur. 140 sont d’ores et déjà identifiées et le département ambitionne de faire passer leur nombre à 300.
Le troisième volet, quant à lui, concerne la promotion des mono artisans dont le nombre s’élève à 350 000 sur les 2,1 millions d’artisans recensés, toutes filières confondues.

Une première étape de la Vision a déjà démarré, durant cette année, avec l’accompagnement de sept entreprises opérant dans la filière de l’ameublement. L’expérience sera, selon le secrétariat d’Etat chargé de l’artisanat, étendue à la décoration et à la bijouterie. La mise en œuvre de cette stratégie est consignée sur une feuille de route en douze points, dont trois très importants : la promotion, la formation et la recherche & développement.

La foire nationale, suspendue depuis 15 ans, sera ressuscitée

Pour la formation, il existe actuellement une cinquantaine de centres qui feront l’objet d’une mise à niveau pour pouvoir assurer une formation à la carte répondant aux besoins de la profession et être attractifs pour les jeunes. « Aujourd’hui, la demande reste très faible dans la mesure où l’on compte 0,70 candidat pour un siège dans un centre de formation. L’objectif est de porter ce rapport cinq à six candidats pour un siège », précise Anis Birou. La formation est assurée par les formateurs du ministère et l’idée, dans le cadre de la Vision 2015, est d’y associer les maâlem (les maîtres artisans).

Pour ce qui est de la promotion, des salons et foires seront organisés tout au long de l’année, en collaboration avec les chambres de l’artisanat. Par ailleurs, l’ambition du secrétariat d’Etat est de ressusciter la foire nationale dont l’organisation est suspendue depuis 15 ans. « La première foire aura d’ailleurs lieu à Fès en juin 2008 », annonce-t-on.

Quant à la recherche & le développement, elle permettra à l’offre marocaine de se distinguer des produits concurrents et de s’ouvrir de nouveaux débouchés (actuellement les exportations sont destinées exclusivement aux pays européens) comme les marchés russe, américain et des pays de l’Est. L’accent sera mis sur les Etats-Unis, qui absorbent 50% de la production mondiale de tapis. Ce programme de R & D est en cours d’exécution, en collaboration avec les universités et l’Ecole supérieure de technologie de Kénitra. Deux projets ont été lancés : un dans la poterie de Safi et un dans la ferronnerie. Le budget de financement est de 400 000 DH.

La vie Eco - Aziza Belouas

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Investissement - Exportations - Artisanat marocain - Anis Birou - Développement

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : record d’exportations d’avocat, mais à quel prix ?

Les agriculteurs marocains continuent de produire de l’avocat destiné à l’exportation, malgré le stress hydrique que connaît le royaume. Le volume des exportations de ce produit a déjà atteint 30 000 tonnes.

Tanger Med : ras-le-bol des camionneurs

Les professionnels du secteur des transports ont fait part au nouveau directeur général du port de Tanger Med, Idriss Aarabi, des nombreuses difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien dans l’enceinte portuaire. Le responsable a pris...

Menace sur la production de myrtilles au Maroc

Le champignon Erysiphe vaccinii, responsable de la maladie connue sous le nom d’oïdium, menace la production de myrtilles au Maroc et dans le monde. C’est ce que révèle une étude menée par l’université d’État de Caroline du Nord.

Internet au Maroc : des zones complètement oubliées

Certes, le Maroc a enregistré des avancées significatives pour garantir internet mais des défis majeurs restent à relever.

Le Maroc déroule le tapis rouge aux investisseurs MRE

Karim Zidane, le ministre délégué chargé de l’Investissement, a annoncé la décision du gouvernement de créer une cellule dédiée aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) qui souhaitent investir dans leur pays d’origine.

Des tomates marocaines interdites en Europe

Le système d’alerte rapide de l’Union européenne (RASFF) a émis une notification concernant des tomates cerises originaires du Maroc. L’alerte, qualifiée de « grave », fait suite à la détection d’une contamination par un métal non identifié dans un lot...

Hakim Ziyech investit à Marrakech

Hakim Ziyech envisage de réaliser un investissement important au Maroc. L’international marocain prévoirait d’ouvrir un restaurant de luxe à Marrakech.

Investir au Maroc, oui, mais les MRE veulent des garanties

Avec 117,7 milliards de dirhams transférés en 2024, les MRE sont un pilier de l’économie marocaine. Mais cet argent irrigue peu l’investissement. L’immobilier capte la majorité des fonds. Pourquoi cette frilosité à investir ailleurs ?