Dix jours ou démolition : le coup de force du Wali de Casablanca

16 juin 2025 - 15h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

À Casablanca, la croisade contre les bâtisses sauvages prend une autre dimension. Mohamed Mhidia, Wali de la région Casablanca-Settat, a recours à l’utilisation de drones de l’Agence urbaine dont la mission est de détection les infractions urbanistiques.

Casablanca intensifie sa croisade contre les constructions illégales, notamment les étables non autorisées, les salles de fêtes édifiées sur des terres agricoles. « La situation devient intenable », confie une source proche du dossier à Hespress . Les caïds et pachas sont instruits à l’effet d’intervenir dans l’urgence. Ils prennent au sérieux les rappels aux gouverneurs pour leur manque d’assiduité dans l’application de la loi n°66.12 sur le contrôle urbanistique. Désormais, les contrevenants ne disposent plus que de 10 jours maximum pour régulariser leur situation. Passé ce délai, ils verront leurs constructions rasées.

À lire :Casablanca : des maisons rasées, des familles en colère

Les drones sont désormais mis à contribution. Ces appareils survolent le sol casablancais et scrutent l’extension du bâti illégal près des chantiers routiers en cours, alimentant les données transmises aux inspections centrales du ministère de l’Intérieur. Ces opérations ont permis de découvrir les agissements de plusieurs agents d’autorité. Elles interviennent après le passage de la « Commission 360 » chargée des promotions dans l’administration territoriale. Les rapports de cette commission risquent de conduire à des révocations ou mutations en cascade.

À lire :Casablanca : une démolition fait polémique

L’intensification des démolitions et les projets de relogement des bidonvilles ne plaisent pas à tout le monde. Un président de commune de la province de Médiouna s’est agacé du survol d’un drone au-dessus de ses « hangars » suspects. Il aurait même menacé d’abattre l’appareil à coups de fusil de chasse.

Par ailleurs, l’opération met à mal les stratégies électorales de nombreux élus, anciens comme actuels. Certains expriment des inquiétudes quant au futur découpage électoral, qui pourrait réserver bien des surprises en fonction de la nouvelle cartographie urbaine.

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Sujets associés : Casablanca - Settat - Environnement - Administration

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