Selon Amal Bourquia, présidente de l’Association marocaine de lutte contre les maladies rénales REINS, 1 200 personnes, dont plus de la moitié à Casablanca, se sont portées volontaires, en s’inscrivant aux registres de don mis à la disposition des donneurs d’organes au niveau des différents tribunaux de première instance. Or, 600 patients ont bénéficié d’une greffe, tous organes confondus, depuis 1986, soit 17 personnes par million d’habitants.
La transplantation des organes permet non seulement de soulager des patients des contraintes médicales, mais également de prolonger l’espérance de vie en sauvant des milliers de personnes. Dans certains pays d’Europe, la greffe est désormais un recours « usuel » en cas de défaillance grave d’un organe vital. 5 781 transplantations ont été opérées en 2018 en France et 5 314 greffes en Espagne.
Le retard accusé dans un pays, où le nombre de décès faute de dons ne cesse d’augmenter, ne reflète guère « le niveau médical du Maroc ni la générosité des Marocains », souligne Amal Bourquia. Malgré l’introduction de la nouvelle loi en 1998, le nombre de candidats au don d’organes après la mort reste limité. Si, comme l’explique la présidente, « le don d’organes est un acte citoyen de générosité permettant de sauver des vies, que la religion encourage et que la loi encadre de façon très précise », comment expliquer alors cette réticence manifeste de la société ?
La communication fait encore gravement défaut au Maroc en matière de don d’organes, estime Bourquia. De nombreuses actions d’information ont été menées par l’Association « REINS » via son site web et les 4 pages Facebook, pour sensibiliser la population et le personnel médical. Leur impact reste toutefois trop faible, en l’absence de mesures incitatives permettant aux Marocains de devenir « donneurs potentiels », abstraction faite des opposants. « C’est la seule voie qui pourrait aider à sauver les personnes en attente de greffe », a précisé Amal Bourquia.