Alors que l’Espagne souhaite la réouverture rapide des douanes commerciales à Melilla et l’ouverture d’un nouveau bureau de douane à Sebta, le Maroc, lui, use de subterfuges pour prolonger les délais et retarder, voire empêcher l’ouverture de ces postes douaniers.
Les négociations entre l’Espagne et le Maroc en vue de l’ouverture des douanes commerciales à Sebta et Melilla tardent à aboutir. Depuis avril 2022 que les deux pays ont convenu de rouvrir la douane de Melilla, fermée unilatéralement par le Maroc en août 2018, et de créer un bureau de douane à Sebta, seulement trois tests pilotes ont été réalisés aux frontières. Selon le calendrier établi par les deux parties, et contenue dans la « feuille de route » de leurs relations, il reste encore beaucoup de contraintes à lever avant l’ouverture de ces douanes.
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Des lettres échangées entre les douaniers marocains et espagnols au cours de ces derniers mois, et auxquels El País a eu accès, montrent que le calendrier convenu n’a pas été respecté, notamment à cause du Maroc qui joue sur les délais. Alors que l’Espagne insiste pour réaliser d’autres essais pilotes et passer à la phase définitive, le Maroc estime que les essais réalisés ne sont pas « concluants » et demande à en faire davantage « avant d’envisager toute autre opération ». Le royaume demande aussi à l’Espagne de renforcer son action dans la lutte contre la contrebande.
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Mais l’installation des douanes à Sebta et Melilla, qui devrait conduire à la normalisation du trafic de marchandises, signifierait la reconnaissance tacite par le Maroc de la souveraineté de l’Espagne sur les deux villes autonomes qu’il ne cesse de revendiquer et qu’il a récemment qualifié de « villes marocaines ». Avec les élections anticipées du 23 juillet, de nouvelles incertitudes planent sur la poursuite des négociations pour l’ouverture de ces douanes.