Ubisoft créer la première école de jeu vidéo au Maroc

19 avril 2008 - 17h57 - Economie - Ecrit par : L.A

Trois en un. Marocains, Canadiens et Français lancent le Campus Ubisoft. Première école de formation pour jeu vidéo au Maroc. C’est la société du même nom qui compte parmi les plus gros éditeurs mondiaux d’animation 3D qui chapeaute le projet. Elle est installée à Casablanca depuis 1998 et compte 65 salariés. Ubisoft, lors de son 10e anniversaire, avait même annoncé de passer à 200 développeurs d’ici trois ans. Le lancement de Campus Ubisoft confirme cette stratégie : une matière grise locale performante à un coût concurrentiel (formation et salaires).

Dès octobre, l’école ouvrira ses portes. Quant à la sélection des futurs étudiants, « elle débute à partir de juin », précise Cyril Vermeil DG d’Ubisoft Maroc. Deux critères sont déterminants : Technicité informatique et créativité artistique.

Positionnement

Le Campus va s’implanter à l’Institut polytechnique, dans les environs de la route d’El Jadida. Ce sont les Québécois, Cégep de Matane, qui vont assurer le rôle de coordinateur pédagogique. D’autres partenaires académiques sont mis à contribution : l’Université Al Akhawayn et l’École nationale du jeu et des médias interactifs numériques d’Angoulême, basée en France. La formule du financement est alléchante. Les frais de formation seront pris en charge par l’Anapec et Ubisoft. En contre partie, « les lauréats seront payés à 5.000 DH par mois durant la première année d’embauche », précise-t-on. Un stage de formation de 6 mois, payé au Smig, complétera la formule. C’est « un modèle mixte qui regroupe formation technique et universitaire », soulignent les fondateurs. Au menu, programmation à l’animation et modélisation 3D, design, conception de niveaux de jeu. Même la gestion de projets est prévue.

Le positionnement d’Ubisoft à Casablanca ne doit pas surprendre. Ses troupes marocaines ont déjà fait leurs preuves en créant, en novembre dernier, un jeu vidéo à 100% made in Morocco.

Ceci a nécessité à son équipe à peine 9 mois et 16,5 millions DH. Une prouesse lorsqu’on sait que le coût de production d’un jeu vidéo peut « atteindre les 220 millions de DH et exige en moyenne un an de travail ».

Nos développeurs ont une autre performance à leur actif, plus actuelle. La conception et la pré-production du dernier long-métrage « Prince of Persia ». Son tournage, piloté par les studios Disney, a récemment démarré à Ouarzazate. C’est « la première fois qu’un film de cette envergure est basé sur un jeu vidéo », avait déclaré le DG d’Ubisoft Maroc.

Le Maroc va-t-il saisir sa chance : un hub industriel de l’animation 3D ? Cette opportunité d’investissement est symbolisée par la convergence du cinéma avec le jeu vidéo.

L’éventuelle signature d’un mémorandum pour une industrie 3D fait son chemin. De sources sûres, « des discussions ont été tenues dans ce sens, lors d’un récent voyage à Paris, entre le ministère des nouvelles technologies, les tops managements de Casanearshore, et de la CDG », avec des représentants du secteur en France. N’empêche que notre gouvernement doit se remuer. L’Inde a déjà investi ce filon : à Poona, au Sud- est de Bombay, l’achat à la mi-avril du studio indien de Gameloft par Ubisoft le confirme. C’est la première acquisition du genre en Asie du sud-est.

Source : L’Economiste - Faiçal Faquihi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Hi Tech - Education - Informatique - Ubisoft - Formation

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

L’arabe obligatoire dans une école en Belgique

Un établissement catholique flamand propose un cours d’arabe obligatoire à ses élèves de dernière année, une initiative inédite en Belgique.

Maroc : un manuel scolaire aux couleurs "LGBT" fait polémique

Le Parti de la justice et du développement (PJD) a demandé le retrait des manuels scolaires dont les couvertures sont aux couleurs du drapeau LGBT.

Des conditions strictes pour enseigner dans le privé au Maroc

Le ministère de l’Éducation nationale a récemment autorisé les enseignants du public à donner des cours supplémentaires dans le privé, sous certaines conditions. Pour arrondir leurs fins de mois, ces professeurs devront obtenir une autorisation...

Office des changes au Maroc : du nouveau pour l’e-commerce

Les jeunes entreprises innovantes en nouvelles technologies ont désormais une dotation commerce électronique plafonnée à un million de dirhams par année civile, selon la version 2024 de l’Instruction générale des opérations de change (IGOC).

Une bonne nouvelle pour les enseignants marocains

La Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation a augmenté le montant des crédits immobiliers accordé aux enseignants dans le cadre de son programme d’aide au logement IMTILAK, lancé en 2019.

Écoles privées au Maroc : hausse des frais et colère des parents

Des écoles privées ont décidé d’augmenter les frais de scolarité à la prochaine rentrée au grand dam des parents d’élèves. Préoccupée, une députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) appelle le gouvernement d’Aziz Akhannouch à agir pour empêcher...

Maîtrise de l’anglais : le Maroc à la traîne

Alors que les Marocains délaissent de plus en plus le français pour l’anglais, le Maroc est encore à la traîne quant à la maitrise de langue de Shakespeare.

5G, fibre, cloud ... les grandes ambitions du Maroc

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a dévoilé les grands axes clés de la stratégie nationale Digital Morocco 2030. Le Maroc nourrit de grandes ambitions pour l’économie numérique.