Les terres de l’écotourisme au Maroc

8 août 2008 - 17h51 - Maroc - Ecrit par : L.A

Installées sur plus de 100 hectares à proximité de Marrakech, les Terres d’Amanar sont un des plus ambitieux projets d’écotourisme au Maroc. Ce centre de loisirs s’est donné pour ambition d’être un acteur majeur du développement économique de cette région rurale, tout en aidant ses habitants à préserver tant leur culture que leur environnement.

Si depuis quelques années l’industrie et les services connaissent au Maroc une croissance soutenue, les bénéfices générés profitent encore essentiellement aux centres urbains. Confrontées à la sous-qualification de leurs habitants, les communes rurales peinent à bénéficier de la manne touristique et vivent d’une économie agricole dépendante des aléas climatiques. Parmi elles, Tahanaoute dispose aujourd’hui d’un atout de développement, avec les Terres d’Amanar.

Ouvert depuis avril 2005, cet espace, réservé à l’organisation d’événements, s’est ouvert, depuis 2007, à l’accueil du grand public. Le parc propose, pour la première fois au Maroc, une offre de loisirs accessible à tous et aux normes de sécurité européennes. Ce dernier point a séduit la clientèle locale, qui représente aujourd’hui 70% de la fréquentation. Le chiffre d’affaires de l’entreprise explose. Il devrait ainsi approcher le million d’euros en 2008 contre 360.000 l’année précédente.

Jean-Martin Herbecq, l’initiateur du projet, souligne la priorité donnée au volet social des Terres d’Amanar. « Notre projet a entièrement été pensé pour qu’il puisse bénéficier au maximum aux populations environnantes, grâce à la création d’emplois durables, qualifiés et moins qualifiés. Si nous nous engageons dans la préservation du patrimoine naturel, la priorité a toujours été donnée au développement humain, » nous explique-t-il. L’entreprise s’est lancée depuis 2004 dans une politique volontariste de formation interne. Un effort couronné de succès, plus de 90% de ses 85 salariés sont issus des villages environnants. Il en va de même pour les 120 salariés des entreprises sous-traitantes qui travaillent sur le site.

Former le personnel local

Pour répondre à ses besoins, l’entreprise teste actuellement un nouveau programme de formation, destiné à aider les jeunes à choisir une orientation professionnelle. Après avoir évalué leur motivation pendant quelques semaines, les stagiaires suivent des cours communs composés d’initiations à différents métiers, mais également des enseignements aussi divers que les premiers secours, la natation ou l’accueil du public. Une fois leur voie choisie, ils suivront une formation spécifique qui permettra à certains de travailler dans l’entreprise. « Nous prenons volontairement un nombre de stagiaires plus important que nos besoins. Même si nous ne les recrutons pas, notre action contribue à essaimer des compétences dans la région. Ils repartiront de chez nous avec les qualifications suffisantes pour trouver un emploi décent dans la région de Marrakech » explique le conepteur du projet.

Cette forme d’essaimage concerne aussi le volet environnemental du projet. Après avoir instauré le tri sélectif des déchets sur son site, l’entreprise étudie la possibilité de créer un système de ramassage dans les communes voisines, susceptible de créer une activité économique pour des habitants des environs.

L’environnement dans un second temps

Surfaces construites et irriguées réduites, matériaux traditionnels… une attention particulière est portée à la préservation du caractère exceptionnel du site. En étendant son domaine à plus de 100 hectares, l’entreprise veut maîtriser l’intégrité de son espace et maintenir certaines activités agricoles en son sein. Dans les années à venir, l’entreprise ambitionne de produire 60% de ses besoins énergétiques et de retraiter ses eaux usées à l’aide de technologies renouvelables. Un audit environnemental est actuellement en cours.

Avec plus de 20.000 visiteurs depuis 2006, Terres d’Amanar s’impose comme une des principales références de l’écotourisme au Maroc. Une gageure pour un projet qui a été rejeté, initialement, par les investisseurs institutionnels des places de Casablanca et de Paris.

Source : Novethic - Pierre-Marie Coupry

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Sujets associés : Marrakech - Tourisme - Energie - Environnement

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