Le nouveau découpage communal fin prêt

25 juillet 2008 - 19h58 - Maroc - Ecrit par : L.A

Quelque 14 communes rurales et 2 urbaines ont été créées et 20 communes rurales ont été transformées en communes urbaines. Le projet d’adaptation du découpage communal pour l’année 2008 présenté mercredi à Rabat, en présence des représentants des partis politiques et de présidents des conseils locaux porte également sur la fusion de 10 communes en zone rurale.

Elaboré par le ministère de l’Intérieur, le projet « ambitionne de combler les lacunes de l’actuel découpage administratif, de préserver la cohésion territoriale et sociale au niveau des agglomérations et de revoir l’espace territorial de certaines communes urbaines », a-t-on indiqué.

Il vise également la « consécration des fondements de la démocratie locale et le principe de proximité, à renforcer l’administration locale et à adapter le cadre territorial aux mutations démographiques, spatiales, sociales et économiques ».

Les modifications intervenues ont concerné 484 communes (365 rurales et 119 urbaines) sur un total de 1497. Un intérêt particulier a été accordé au monde rural qui a connu 480 opérations d’adaptation sur un ensemble de 635.

Saâd Hassar, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, a indiqué, lors de la présentation du projet, que « le processus d’adaptation du découpage communal a pris en compte la mise en oeuvre de critères garantissant l’intérêt général ». Il a aussi fait remarquer que « ce projet a été élaboré dans un climat de dialogue et de concertation, selon une méthodologie unifiée ayant impliqué l’ensemble des collectivités du pays ». « Le ministère de tutelle a accordé une attention particulière aux plaintes et doléances qui lui sont parvenues, tout en répondant aux questions des parlementaires et des conseillers », a indiqué Hassar. Les consultations ont également associé des experts et des spécialistes, ce qui a permis « d’aboutir à l’actuelle version du texte ayant fait l’objet de consensus tout au long du processus de préparation du projet et à tous les niveaux », a-t-il poursuivi.

« Le Maroc est résolument engagé sur la voie de la consécration de la démocratie, en ce sens que la réalisation du développement, l’ancrage de la politique de proximité et le traitement des clivages entre les régions ne peuvent se concrétiser sans le renforcement du processus de décentralisation et de déconcentration », a souligné Hassar.

Il a également fait part de l’adoption d’un plan quinquennal (2008-2012) devant accompagner le découpage communal, en soutien à la bonne gouvernance au niveau des agglomérations connaissant un développement urbanistique continu. Et aussi en vue de promouvoir les zones pâtissant du désenclavement et de la faiblesse des infrastructures.

A noter que la plupart des amendements proposés avaient pour souci la garantie d’une équité territoriale, dans le souci de refléter la dynamique sociale et de remédier à la problématique des frontières entre les communes. Toutefois, tient-on à rappeler, le projet d’adaptation ne va pas modifier de manière profonde la carte géographique communale, étant donné qu’il ne va pas apporter de changements notables des structures communales particulièrement en ce qui concerne la population et la superficie moyenne qui va passer de 176 à 181 km2. Tout cela dans le souci de trouver un équilibre entre les différentes communes surtout que les limites territoriales des unes et des autres ne sont pas toujours suffisamment claires pour permettre une bonne gouvernance. Des experts ont d’ailleurs estimé que le projet d’adaptation du découpage communal constitue en soi un changement notable dans les orientations de la politique territoriale. Il entre, fait-on remarquer, dans le cadre d’une vision globale sur la modification du découpage administratif pour une plus grande décentralisation. Ceci dans le but d’élaborer une stratégie de développement économique et social pour les communes à même d’y assurer une bonne gouvernance.

En fait, l’on estime que les concepteurs du projet ont veillé à assurer équilibre et continuité à la carte communale, deux conditions essentielles pour la réussite de tout plan de développement et la programmation de projets d’équipement et d’infrastructure. Ces derniers doivent désormais être pensés en parfaite coordination entre communes voisines. Il ne s’agira plus de remédier aux problèmes dans un cadre uniquement communal. L’idée est de le faire au niveau de toute la province, voire de toute la région.

A rappeler que le premier découpage communal a eu lieu en 1959 (28 communes urbaines et 735 communes rurales). Le deuxième est intervenu en 1992. Le nombre des communes urbaines a alors été porté à 249 et celui des communes rurales à 1.298. En 2003, le mode d’unicité de la ville est entré en vigueur dans celles qui comptent au moins 500.000 habitants.

Source : L’Economiste - Jamal Eddine Herradi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Administration - Elections

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc s’oriente vers une administration sans papier avec une nouvelle plateforme numérique

Le ministère délégué chargé de la Transition numérique entend développer une plateforme dénommée « le compte numérique de l’usager » pour améliorer la qualité des services de l’administration aux usagers.

Maroc : les cafés et restaurants disent non aux saisies bancaires

La Fédération nationale des associations des cafés, restaurants et unités touristiques du Maroc s’oppose à la procédure de saisie des comptes bancaires et des actifs commerciaux des professionnels, et fait un plaidoyer dans ce sens.

Aid al adha : décision importante du Maroc

Le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Ahmed El Bouari, entend généraliser l’interdiction de l’abattage des femelles ovines dans les abattoirs.

Investissements des MRE : l’État serre la vis et sanctionne

Suite à une multiplication des plaintes signalant des obstacles d’ordre administratif et judiciaire, le ministère de l’Intérieur a instruit les walis et les gouverneurs de plusieurs préfectures et provinces, à l’effet de résoudre des dossiers relatifs...

Maroc : le ministère de l’Intérieur traque certains projets

Le ministère de l’Intérieur a décidé de renforcer son contrôle sur les projets de développement à travers le pays. Cette initiative fait suite à des observations inquiétantes concernant des retards volontaires dans l’exécution de ces projets, visant à...

Le fisc marocain en alerte

La lutte contre l’économie informelle reste le cheval de bataille de la Direction Générale des Impôts (DGI). Dans ce sens, celle-ci a adopté une nouvelle stratégie.

Sécurité maximale au Maroc

La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) déploie un important dispositif de sécurité sur le terrain pour assurer la sécurité de tous lors des célébrations du nouvel An.

Maroc : Hausses salariales pour les agents du ministère de l’Économie

Les fonctionnaires du ministère de l’Économie et des Finances verront leurs conditions de vie s’améliorer avec l’adoption par le conseil du gouvernement présidé par Aziz Akhannouch d’un décret.

Ce fléau qui fait mal au Maroc

Malgré l’adoption en 2015 de la stratégie nationale de lutte, la corruption ne recule pas au Maroc en raison de principales résistances rencontrées, aussi bien au niveau intra-étatique que dans l’ensemble de la société, et en particulier dans le...

Le Maroc perd ses talents année après année

Le Maroc fait face à une grave pénurie de médecins. En cause : l’exode médical, qui prive le pays de centaines de professionnels chaque année. Malgré une réforme législative, les médecins étrangers restent peu nombreux à vouloir s’installer dans le...