Energie, quelle architecture pour demain ?

18 février 2008 - 23h49 - Maroc - Ecrit par : L.A

Il ne fait plus aucun doute. La meilleure option pour la production de l’énergie est celle qui privilégie le bouquet combinant le nucléaire civil, le gaz naturel et les énergies renouvelables. Une option qui soulagerait largement la facture pétrolière évaluée à 46 milliards de DH en 2007, soit 8% du PIB. Mais aussi la diminution, voire l’élimination de l’autre énergie fossile, à savoir le charbon. Source, au demeurant polluante et de plus en plus onéreuse.

Mieux, disent les professionnels du secteur, le choix d’un tel bouquet concourt à sécuriser l’approvisionnement, diversifier les sources et généraliser l’accès à l’énergie. Le substrat de cette démarche, c’est qu’« elle permet d’avoir une énergie au meilleur coût, plus efficace et plus propre », répète à l’envie le président de la Fédération de l’énergie. Pour Moulay Abdellah Alaoui, ce choix garantit également le contrôle et la sécurité technique. Valeur aujourd’hui que représentent ces ressources dans notre architecture énergétique ?

Seuil d’autoproduction

Le nucléaire est encore au stade de projet. Dans la structure de la puissance installée de 5.312 MW en 2007, le gaz naturel (cycle combiné) y contribue à hauteur de 400 (7,5%) et l’éolien 114 MW (2% du total). Le gros du contingent est fourni par l’énergie thermique avec 3.469 MW, soit 65% de la puissance installée. Le charbon, avec 1.785 MW, y prédomine. Les sources hydrauliques fournissent 1.265 MW, soit 33% de la puissance.

Par source d’énergie, la projection de l’évolution de cette puissance entre 2007 et 2012 donne une figure en dents de scie. Sur cette période par exemple, l’hydraulique évoluera relativement à reculons. De 32,5% de contribution sur les 5.312 MW, elle se situerait à 27,1% l’année prochaine pour se stabiliser à 23,4% en 2012 pour une puissance énergétique totale de 9.284 MW. Curieusement, à ce dealine, c’est le charbon qui reprendra du poil de la bête avec la plus forte contribution 33,4%, contre 21,4% pour le fuel, 12,4% l’éolien et 9,4% pour le gaz. Une configuration qui ne correspond pas à l’architecture annoncée par les pouvoirs publics.

Le deal est pourtant de faire passer la contribution des énergies renouvelables à 20%. Faudrait-il auparavant en finir avec le débat sur l’élévation du seuil d’autoproduction d’électricité de 10 à 50 MW, en plus des mesures d’accompagnement fiscales incitatives dont la réduction de la TVA sur les chauffe-eau solaires, entre autres. Reste que, de manière générale, le secteur de l’énergie est fortement capitalistique. Si, chez les producteurs d’énergies fossiles, les investissements d’exploration et d’extraction dominent, pour les pays consommateurs comme le Maroc, ce sont les investissements en transformation et distribution de l’énergie électrique qui sont particulièrement élevés.

Les investissements destinés à la production, au transport et à la distribution de l’électricité représentent 7 milliards de DH annuellement. C’est la moyenne de ces dix dernières années, soit 6,3% de la formation brute du capital fixe. D’où l’étude lancée dernièrement pour initier une restructuration technique et financière de l’Office national de l’électricité (ONE) dans l’optique de l’ouverture de son capital.

Source : L’Economiste - Bachir Thiam

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Sujets associés : Energie - Environnement - Office National de l’Electricité

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