D’origine marocaine, Saïd a disparu alors qu’il quittait son travail le 15 juin 2019. Il a eu une aventure avec la propriétaire de la ferme où il travaillait, qui lui a offert une Mercedes. Un geste qui a provoqué la colère du mari de cette dernière qui l’aurait menacé de mort à plusieurs reprises. Saïd avait travaillé pendant trois ans dans la ferme, nourrissant le bétail, ramassant des amandes et prenant soin de la mère de la présumée maitresse, qui était d’un certain âge.
Depuis mai 2019, il travaillait comme maçon. Il n’a pas de voiture, donc « son patron, comme toujours, le récupère et le ramène », raconte à Caso Abierto sa sœur, Bouchra qui précise que ce jour-là, il était rentré vers 18h30. « Je vais attendre ma sœur au bar, elle n’est pas encore rentrée. À lundi », avait-il lancé à son patron. Mais Saïd n’est jamais rentré. Bouchra confie avoir tenté de le joindre sur son téléphone. Sans succès. La nuit, le téléphone de Saïd était hors service. Inquiète, la sœur du jeune homme a informé la police de sa disparition, précisant aux agents qu’il devait se marier dans un mois.
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Depuis le jour de sa disparition, sa fiancée marocaine est aussi sans nouvelles de lui. La police estime qu’il a peut-être changé d’avis par rapport au mariage et pris la fuite. Fin août, Bouchra a trouvé le passeport de son frère alors qu’elle faisait du rangement. Pour elle, « c’était clair qu’il n’avait pas pu voyager ». En creusant un peu le passé de Saïd, sa famille a découvert les menaces dont il faisait l’objet et sa relation avec la patronne de la ferme. Le mari de celle-ci aurait découvert son infidélité avec Saïd et la Mercedes qu’elle lui a offerte.
Les enquêteurs découvrent qu’un jour, le mari a menacé Saïd dans la ferme avec un fusil de chasse, jurant qu’il le tuerait tôt ou tard, et lui proférant des insultes racistes du genre : « Maure de merde, tu ne vaux rien, je suis majorquin et ce sont mes terres. Je compte jusqu’à 5 et si tu ne sors pas, je te tue ! ». Les agents ont aussi découvert que la propriétaire de la ferme a eu une longue conversation téléphonique avec Saïd le jour de sa disparition, de 20 h 39 à 22 h 52. La femme a avoué avoir eu une relation avec Saïd. Son mari, lui, a nié avoir menacé le Marocain. L’affaire a été classée.