Le plus grand défi sécuritaire pour l’Espagne cette année, c’est d’anticiper et de neutraliser ces citoyens qui ont été des combattants dans des zones de conflit pour l’État islamique et qui sont rentrés au pays après la chute du califat, avec l’intention éventuelle de commettre des attentats. Selon le dernier rapport annuel sur la sécurité nationale, 258 djihadistes (227 hommes et 31 femmes) partis d’Espagne se trouvaient encore dans des zones de conflit en Syrie ou en Irak en 2021. Dans ce lot, 57 sont déjà rentrés en Espagne et 76 seraient décédés.
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L’été dernier, deux combattants terroristes étrangers ayant des liens avec l’Espagne ont été arrêtés, après une enquête de la police des renseignements généraux. Les deux prévenus se sont rendus en Syrie en 2014 où ils ont rejoint les rangs des djihadistes et reçu une formation militaire pour être aptes au combat, rapporte La Vanguardia. Après plusieurs années passées dans ces zones de combat, ils se sont déplacés en Turquie pour tenter ensuite de rejoindre l’Europe. Grâce à un mandat d’arrêt émis par l’Audiencia Nacional, l’un a été arrêté en Autriche, et l’autre à Mataró, quelques jours après son arrivée dans la province de Barcelone.
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En 2022, l’Espagne a arrêté 46 djihadistes présumés lors de 27 opérations policières menées en Catalogne et dans les villes autonomes de Sebta et Melilla. Même si tous les combattants qui reviennent au pays n’ont pas l’intention de commettre des actes terroristes, certains peuvent en commettre « en relation avec les organisations auxquelles ils restent fidèles, par eux-mêmes ou après avoir mobilisé d’autres individus dans un but similaire », explique l’Institut royal Elcano dans son dernier rapport titré « L’Espagne dans le monde 2023 : perspectives et défis en matière de sécurité ».