Les Espagnols à la CNSS

22 septembre 2007 - 02h30 - Espagne - Ecrit par : L.A

La gestion déléguée des 13 polycliniques de la CNSS (Caisse nationale de la sécurité sociale) sera finalement concédée à un groupe espagnol, USP Hospitales, retenu au terme d’un appel d’offres international. « Aucun plan social ne sera appliqué à l’issue de cette opération », avait averti le patron de la CNSS, Saïd Ahmidouch, au lendemain du lancement de l’appel d’offres. Une condition que semble accepter l’opérateur espagnol.

Quoi qu’il en soit, les termes du contrat sont toujours en cours de négociation entre USP Hospitales et la direction de la caisse. Un contrat qui doit sceller une longue relation d’affaires dont les enjeux et les conséquences sur la santé publique ne manquent pas de susciter des remous au sein de l’ensemble du corps médical.

Certains y voient une atteinte grave au droit aux soins pour les adhérents de la caisse. D’autres commentateurs, plus radicaux, comme le professeur Saâd Benmansour, président de l’Alliance nationale médicale, s’opposent catégoriquement à cette gestion déléguée à un opérateur étranger. Ces derniers proposent comme alternative son attribution aux adhérents de la caisse, premiers bénéficiaires des prestations médicales des polycliniques.

M. Benmansour affirme avoir adressé plusieurs missives au directeur général de la CNSS, restées sans réponses jusqu’à présent. En optant pour une gestion déléguée concédée à un groupe étranger, la caisse cherche certainement à professionnaliser le fonctionnement des polycliniques et optimiser leur gestion financière.

Depuis leur création en 1974, les polycliniques ont toujours subi d’énormes déficits. Les charges salariales représentent 80% des dépenses, alors que les frais pour l’achat des médicaments et d’équipement ne constituent que 20%. Les gouffres financiers des polycliniques s’expliquent aussi par les dilapidations des deniers publics dont le rapport d’enquête parlementaire réalisé en 2002 sur la gestion de la CNSS a fait état d’une manière claire et nette. À ce sujet, le rapport avance des chiffres incroyables : plus de 20 milliards de dirhams de pertes dont 15 milliards liés à leur création.

L’Union marocaine du Travail (UMT), sous la direction de Mahjoub Benseddik, a joué un rôle important dans la création des polycliniques et dans leur gestion. Plusieurs membres du syndicat siégeaient dans le conseil d’administration qui menait une politique de gestion contraire aux intérêts des adhérents. Mais, n’empêche. Tout le monde s’accorde à dire que la création des polycliniques est une excellente chose pour le système marocain de santé. Non seulement, elles ont comblé le déficit de la santé publique, mais elles ont installé des plates-formes performantes de soins auxquels accèdent les patients à des prix parfois prohibitifs. Si la reprise de leur gestion permet d’améliorer cette qualité de soins, il n’en demeure pas moins que les prix risquent de flamber. Une situation que craignent beaucoup de gens.

Maroc Hebdo - A. Amourag

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Santé - CNSS

Ces articles devraient vous intéresser :

Hatim Ammor : une opération qui inquiète ses fans

L’artiste marocain Hatim Ammor a informé ses abonnés sur Instagram qu’il se prépare à subir une intervention chirurgicale.

Une maladie menace les enfants marocains

La propagation de la maladie de leishmaniose dans plusieurs provinces marocaines préoccupe le Parlement. Une députée a interpellé le ministre de la Santé et de la Protection sociale Khalid Ait Taleb sur ce sujet.

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.

Maroc : bientôt une taxe de 50 dirhams sur les cigarettes jetables

Mauvaise nouvelle pour les vapoteurs marocains ! Alors que le prix du tabac restera stable en 2025, le gouvernement prévoit de s’attaquer au porte-monnaie des adeptes de la cigarette électronique.

Les infirmiers marocains en appellent au roi Mohammed VI

Les infirmiers et techniciens de santé ont adressé une lettre au roi Mohammed VI pour lui faire part des difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions et solliciter son intervention afin d’améliorer la qualité des services de santé...

Cessions d’entreprises au Maroc : le fisc renforce son contrôle

La prolifération de cessions d’entreprises douteuses éveille les soupçons des services de contrôle central de la Direction générale des Impôts (DGI).

Intoxications en hausse au Maroc : quelles solutions ?

La Fédération marocaine des Droits des Consommateurs s’inquiète après la hausse des cas d’intoxication alimentaire enregistrés dans certains restaurants ces dernières semaines. Elle appelle le ministre de la Santé et de la Protection sociale à...

Vacances au Maroc : des snacks de plage dangereux ?

Des organisations de protection des consommateurs appellent les autorités locales à renforcer les contrôles des snacks sur les plages en cette saison estivale afin d’éviter toute intoxication alimentaire.

Trop gros, Yahia Attia Allah doit faire un régime

Yahya Attiat-allah, nouvelle recrue d’Al-Ahly au poste d’arrière gauche, se retrouve sous le feu des projecteurs, mais pas pour les meilleures raisons. Une prise de poids significative menace sa participation aux prochains matchs du club égyptien.

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.