Etudiant africain en France : Pour Habib, la galère, c’est un passage obligé

26 octobre 2007 - 18h33 - France - Ecrit par : L.A

Habib Louirane se sent plutôt bien en France. Cet étudiant marocain de 30 ans, issu d’une famille modeste, vit dans l’Hexagone depuis 2001. Quand il est arrivé, il avait déjà 24 ans et la maturité nécessaire pour affronter les difficultés que rencontrent les étudiants étrangers. Il savait à quoi s’attendre et était plein d’ambitions. C’est dans cet état d’esprit qu’il a traversé les premiers temps, les plus délicats. Il termine aujourd’hui son doctorat de géographie. Pour Afrik.com, qui présente cette semaine une série de témoignages d’étudiants originaires du continent africain vivant en France, il revient sur son parcours depuis la traversée de la Méditerranée.

Pour les étudiants étrangers, la France est une terre bénie. C’est une destination qui inspire le rêve et suscite toutes sortes de fantasmes. Cependant, une fois faits les premiers pas sur le sol froid de l’Hexagone, une fois passé l’émerveillement des premiers jours, c’est une tout autre réalité qui s’offre à eux. Une histoire de papiers, de droits, de travail, d’argent, parfois même d’hostilité, de racisme… mais aussi, d’enrichissement, de rencontres, d’expériences heureuses. Habib nous raconte son histoire bleu blanc rouge… Pas toujours si rose.

J’étais à la fac d’Agadir en maitrise de géographie. Comme l’université de Nancy et celle d’Agadir avaient des accords de coopération, un professeur de Nancy, Mr André Embert, est venu en 2001 au Maroc pour mener des entretiens et offrir la possibilité à plusieurs étudiants marocains de venir étudier en France. Ma candidature a été retenue et j’ai débarqué sur le campus Nancéen.

Pas toujours si facile

Au début, c’était dur, je n’avais pas de chambre. J’ai du squatter chez un compatriote marocain pendant deux semaines avant d’avoir ma propre chambre universitaire. Comme pour tous les étudiants, ce sont surtout les premières années qui sont difficiles. J’ai dû très vite travailler. Dans un premier temps, j’ai trouvé un petit job au restaurant universitaire, deux heures par semaine, ce qui me faisait, pendant un an et demi un budget de 250 euros par mois.

Heureusement, mon père qui est agriculteur au Maroc avait un peu d’économie, il puisait dedans et m’envoyait un peu d’argent pour que je puisse tenir. Ensuite j’ai trouvé un boulot à mi-temps dans un restaurant, 18 heures par semaine. Je me débrouillais avec environ 500 euros par mois.

Je suis en doctorat depuis 2004, et je bosse toujours. Même si ce n’est pas évident de travailler et d’étudier en même temps. Je n’ai pas eu de problème majeur avec l’administration.

Le coup du destin

Depuis un an, je suis marié. Alors je continue de travailler et je me concentre sur ma thèse. Je suis bien ici avec ma femme. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, mais je ne prévois pas de rentrer au Maroc pour le moment.

Afrik.com - Jalil Oumeddour

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Etudiants - Education - Immigration

Ces articles devraient vous intéresser :

« La question migratoire est au cœur d’une nouvelle diplomatie offensive du Maroc »

Emmanuel Dupuy, président de l’Institut prospective et sécurité en Europe affirme que la question migratoire est au cœur d’une nouvelle diplomatie offensive du Maroc qui a adopté une nouvelle stratégie face à l’Europe.

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.

Très difficile d’envoyer de l’argent aux étudiants marocains en Russie

Le gouvernement a apporté des clarifications concernant la loi de change en vigueur, notamment le mode opératoire des transferts d’argent pour les étudiants marocains à l’étranger. Les mères de familles marocaines peuvent toujours soutenir leurs...

Combien de Marocains ont émigré à l’étranger cette année ?

À fin septembre dernier, plus de 26 000 Marocains ont émigré à l’étranger pour s’y installer et travailler, d’après le ministère chargé de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences.

Maroc : constat inquiétant pour les élèves

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) pour 2022, révélant des difficultés majeures dans l’apprentissage au sein de l’école...

Après le séisme, le défi éducatif du Maroc sous les tentes

Après le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre, les enfants marocains se rendent à l’école et reçoivent les cours sous des tentes. Certains ont du mal à s’adapter, tandis que d’autres tentent d’« oublier la tragédie ».

Éric Ciotti (Les Républicains) en visite au Maroc

Une délégation du parti Les Républicains, menée par Éric Ciotti, a annoncé sa visite au Maroc du 3 au 5 mai prochains dans le but de poursuivre « une relation de fraternité et de responsabilité » avec le royaume.

L’Institut musulman Al Cham à Montpellier fermé par la Préfecture

L’Institut Al Cham, établissement religieux musulman situé à Montpellier, a été fermé suite à un contrôle administratif inopiné mené par la préfecture. Les autorités ont constaté que l’établissement accueillait illégalement des enfants mineurs de moins...

L’anglais s’impose peu à peu dans l’école marocaine

Petit à petit, l’insertion de l’anglais dans l’enseignement se généralise au Maroc. Après le primaire, c’est au tour du collège, selon un communiqué du ministère de l’Éducation nationale dès la prochaine année scolaire.

Maîtrise de l’anglais : le Maroc à la traîne

Alors que les Marocains délaissent de plus en plus le français pour l’anglais, le Maroc est encore à la traîne quant à la maitrise de langue de Shakespeare.