Des milliers de Marocains unis pour la Palestine à Casablanca
Des milliers de Marocains ont encore participé dimanche à Casablanca à une « marche populaire » en soutien à la Palestine dans le conflit contre Israël à Gaza.
À l’heure où Israël poursuit ses bombardements et son offensive à Gaza, les étudiants palestiniens au Maroc craignent pour la vie de leurs familles, parents et amis. Ils expriment de vives inquiétudes face au lourd tribut payé par les civils.
Réussir à avoir les nouvelles de leurs proches à Gaza maintient les étudiants palestiniens au Maroc en vie. Depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le mouvement islamique palestinien du Hamas, ils ont des sueurs froides. Entre panique, angoisse et anxiété, ils ont du mal à poursuivre leurs études dans la tranquillité. "En tant qu’étudiants palestiniens, nous vivons dans une anxiété constante : notre moral et notre état mental sont dans un mauvais état parce que nous nous inquiétons constamment du sort de nos familles et que nous avons des contacts avec elles coupés pendant de longues périodes. Ce qui se passe à Gaza est une catastrophe et nous ressentons une impuissance difficile à décrire", déclare à Al-Araby Al-Jadeed Fatima Amsha (23 ans), étudiante en Master, Législation et Travail des Institutions Constitutionnelles à l’Université Mohammed V de Rabat.
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Fatima est arrivée au Maroc en 2019, pour y poursuivre ses études supérieures. C’est la première fois qu’elle se retrouve à l’extérieur de Gaza alors que des bombardements s’intensifient sur la bande. Lors des précédentes offensives israéliennes, elle vivait à Gaza avec sa famille. "J’ai perdu beaucoup de mes amis et voisins, et mon amie a vu sa mère, sa sœur et son frère tués lorsque l’armée israélienne a bombardé leur maison. Elle a passé une semaine en soins intensifs après que la force de l’explosion l’a projetée par la fenêtre vers l’extérieur de la maison, et elle s’est rétablie. Mais elle aurait aimé être martyrisée avec sa famille", confie Fatima. Celle-ci a vécu dans l’inquiétude juste après le déclenchement de la guerre en cours.
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« J’ai beaucoup souffert pendant ces heures, car il était difficile d’obtenir des informations sur ce qui leur était arrivé. Le lendemain, j’ai réussi à les joindre et j’ai découvert qu’ils allaient bien", révèle-t-elle, dénonçant par ailleurs un "nettoyage ethnique". "Ce qui se passe actuellement à Gaza est un nettoyage ethnique et un génocide contre le peuple palestinien, ainsi que la perpétuation de violations constantes du droit international humanitaire et des droits de l’homme, dont les États occidentaux ne cessent de dénoncer." Même son de cloche chez Mu’min Samour, doctorant à l’Université Hassan II Mohammedia. « Les membres de la communauté palestinienne à l’étranger ont d’énormes difficultés à contacter leurs familles dans la bande de Gaza en raison de l’occupation qui a coupé l’électricité et Internet dans la bande. »
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"Cela affecte particulièrement les étudiants qui terminent leurs études à l’étranger dans des États arabes ou occidentaux", ajoute-t-il, appelant la communauté internationale à agir. "La communauté internationale doit agir pour mettre fin à l’extermination menée contre les citoyens palestiniens, trouver des solutions radicales pour assurer la sécurité et la stabilité dans dans la bande de Gaza, améliorer les conditions de vie des habitants et tenir l’entité sioniste pour responsable devant la Cour pénale internationale des crimes commis contre les civils." Odai Musa, un autre doctorant gazaoui au Maroc, exprime son soulagement : « Le simple fait de communiquer par SMS avec un membre de ma famille me rassure sur le fait qu’il est toujours en vie – c’est devenu une obsession quotidienne".
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"La plus grande réussite d’un étudiant de aujourd’hui est la possibilité de contacter sa famille pour prendre des nouvelles d’elle, sachant que la bande de Gaza a perdu pratiquement tous les éléments essentiels de la vie", soupire Salim Abu Ajwa, qui poursuit son Master en droit, faisant savoir par ailleurs que plus de 80 membres de ma famille ont fui le quartier d’al-Rimal, au centre de la ville de Gaza, au sud, pour Khan Younis.
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