Le Maroc payera très cher l’expulsion des évangélistes d’Aïn Leuh

23 janvier 2013 - 15h37 - Maroc - Ecrit par : J.L

Le Maroc aurait été condamné à verser 150 millions de dirhams de dommages et intérêts aux évangélistes expulsés du village d’Aïn Leuh en mars 2010, suite à une décision du tribunal administratif de Rabat.

Accusés de prosélytisme évangélique au sein de l’orphelinat "Village of Hope" qu’ils géraient à Ain Leuh, les plaignants "mettaient à profit l’indigence de quelques familles et ciblaient leurs enfants mineurs qu’ils prenaient en charge, en violation des procédures en vigueur", avait indiqué le ministère de l’Intérieur au moment de leur expulsion.

Leur jugement, prononcé il y a environ deux mois, avait été passé sous silence, avant qu’Al Massae n’en dévoile le contenu. Ainsi les gérants de l’orphelinat ont été innocentés, et l’Etat marocain condamné à leur verser 150 millions de dirhams.

La loi marocaine punit toute personne qui tente de convertir un musulman à une autre religion. Quant à la nouvelle constitution marocaine, elle interdit toute forme de discrimination quelle qu’en soit l’origine (religion inclue donc).

Préambule de la constitution

Bannir et combattre toute discrimination à l’encontre de quiconque, en raison du sexe, de la couleur, des croyances, de la culture, de l’origine sociale ou régionale, de la langue, de l’handicap ou de quelque circonstance personnelle que ce soit.

Article 220 du code pénal marocain

Quiconque, par des violences ou des menaces, a contraint ou empêché une ou
plusieurs personnes d’exercer un culte, ou d’assister à l’exercice de ce culte, est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 200 à 500 dirhams.

Est puni de la même peine, quiconque emploie des moyens de séduction dans le but
d’ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d’enseignement,de santé, des asiles ou des orphelinats. En cas de condamnation, la fermeture de l’établissement qui a servi à commettre le délit peut être ordonnée, soit définitivement, soit pour une durée qui ne peut excéder trois années.

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