Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle
La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.
Le premier accord de partenariat relatif aux visas signé entre le Consulat général de France à Rabat et le Conseil national de l’Ordre des Médecins (CNOM) le 25 mars 2024 pour promouvoir la mobilité entre la France et le Maroc passe mal.
Vers l’amplification de la problématique de désert médical au Maroc ? C’est ce que redoutent certains observateurs marocains après l’annonce par l’ambassade de France au Maroc du premier accord de partenariat relatif aux visas signé entre le Consulat général de France à Rabat et le Conseil national de l’Ordre des Médecins (CNOM) le 25 mars 2024 pour promouvoir la mobilité entre Rabat et Paris. Des craintes qui seraient justifiées, car il ne s’agit que de visas devant permettre aux médecins marocains de participer à des évènements spécifiques et d’effectuer des stages. L’ambition du gouvernement français de recruter davantage des praticiens (plus de 5 000 médecins) dans des pays hors Union européenne (UE) dont le Maroc tend à conforter la position des observateurs. Une mission que le président Emmanuel Macron a confiée au Premier ministre Gabriel Attal, qui devra à son tour nommer un émissaire chargé d’aller chercher à l’étranger des médecins pour combler « le vide abyssal » dans les services d’urgences.
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« Cette convention facilitera aux étudiants la réalisation de stades et les encouragera à aller étudier la médecine en France. Elle encouragera également les médecins à aller exercer en France, surtout après la récente annonce de Gabriel Attal à ce sujet. […] Si cela est avéré, ce n’est pas normal. C’est comme si on leur facilitait l’immigration », dénonce l’un des médecins contactés par Médias24. D’autres voix tentent de couper court à la polémique autour de cet accord. « Il s’agit simplement d’une polémique. Pour aller travailler en France en tant que médecin, il y a un circuit spécifique à suivre. Il faut également avoir un diplôme de médecine et sa spécialité notamment. Par ailleurs, les médecins pourraient bien choisir d’autres pays tels que l’Allemagne ou le Portugal par exemple, et pas seulement la France », a expliqué une source au sein Conseil régional de l’Ordre des Médecins de Casablanca-Settat, ajoutant qu’« il ne s’agit pas pour l’instant que d’une annonce » et que « l’accord n’a pas encore été mis en application. »
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« Ce n’est pas un visa de travail ou d’embauche. C’est un visa Schengen pour une première entrée en France pour la participation aux manifestations scientifiques », insistent des sources proches du dossier, précisant que l’idée de cet accord est « de faciliter aux médecins l’obtention de rendez-vous pour la participation à des congrès ou encore pour la réalisation de stages ». Une autre source du Conseil régional de l’Ordre des Médecins de Casablanca-Settat justifie : « Après la décision de la France de réduire le nombre de visas octroyés aux Marocains, « les médecins rencontrent, ces dernières années, beaucoup de difficultés pour participer à des congrès et à des manifestations scientifiques. Ils se retrouvent donc bloqués. C’est d’ailleurs une problématique qu’on essaie de résoudre avec la France depuis plusieurs années, avant même la pandémie du Covid-19 ».
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Les mêmes sources proches du dossier préciseront qu’un « quota quotidien très important de rendez-vous de visa sera ainsi accordé aux médecins, qu’un guichet s’occupera spécifiquement du traitement des dossiers des ordres professionnels, dont celui des médecins du Maroc, et le traitement des dossiers sera plus rapide ». Et d’ajouter : « le Conseil a également négocié une possibilité d’extension du quota accordé en cas de rush, lorsqu’il y aura des congrès où plusieurs spécialités devront assister en même temps. »
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