France : un jeune Marocain radicalisé devant le juge

22 février 2020 - 15h20 - Monde - Ecrit par : S.A

Le procès de Reda Hame, djihadiste français d’origine marocaine poursuivi pour "association de malfaiteurs terroristes" s’est ouvert, jeudi 20 février 2020, aux assises spéciales du palais de justice de Paris. Les rapports d’expertise psychologique de l’accusé, ainsi que le témoignage des enquêteurs de la DGSI sur son voyage en Syrie, étaient au cœur de sa comparution.

Reda Hame, 34 ans, informaticien, avait tout pour réussir sa carrière. Mais il s’est très tôt tourné vers le djihadisme pour combattre aux côtés de l’État islamique. En 2014, il abandonne son poste chez EADS, qu’il juge incompatible avec ses convictions, en raison de l’une des activités de l’entreprise dont il n’avait pas connaissance (fabrication d’armes). Les attentats du 11 septembre 2001 et la guerre en Irak en 2003, changeront le cours de la vie du jeune homme.

Radicalisation désormais chevillée au corps, l’informaticien se sépare de sa petite amie de l’époque, effectue plusieurs recherches sur l’organisation État islamique sur internet, relate Le Parisien. Il se met à rechercher son cousin, disparu au Maroc. "J’étais un peu influençable. Je voyais mon cousin comme un grand frère", confie-t-il.

En mai 2015, les choses se précisent pour Reda Hame. Il rallie la Turquie en mai faisant croire à sa mère qu’il partait en vacances. Après avoir franchi la frontière turque, il rejoint Daech début juin 2015. Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats du 13 novembre 2015, le forme au maniement des armes. Une expérience peu concluante pour l’informaticien.

Il développe une addiction au cannabis juste après l’avoir consommé pour se soulager des blessures contractées lors de son entraînement intensif en Syrie. Suivra un sentiment de "paranoïa". Selon la psychiatre qui l’a étudié en avril 2017, Reda Hame est un individu en "bonne intelligence", ne présentant aucun trouble du comportement ou psychologique.

Ce disciple de Daech sera interpellé en août 2015. Selon l’un des enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), chargé du dossier, le prévenu était impliqué dans "la stratégie de la fourmilière de Daech". Il s’agit de former un maximum de djihadistes pour les renvoyer rapidement en Europe.

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