Le ministre Attal et le président Emmanuel Macron sont en phase sur cette question. « L’Éducation nationale ne doit pas baisser les bras dans la prévention de la radicalisation. Et pour les élèves déjà radicalisés, on doit pouvoir les sortir et trouver une solution différente », a expliqué le chef de l’État lors d’un échange à bâtons rompus avec son ministre qui partage entièrement ce point de vue. Depuis sa nomination, Attal prend très au sérieux cette question de la laïcité à l’école en lien avec l’islam radical, fait savoir Le Parisien.
Avant d’accepter sa nomination, le ministre trentenaire a posé deux conditions à Macron : revoir le calendrier du bac et clarifier définitivement la question des abayas. « Vas-y. Je te soutiendrai totalement », a acquiescé son patron. Un mois après sa prise de fonction, Attal passe à l’action. Il prend une circulaire interdisant les abayas et qamis dans les établissements scolaires. Une mesure controversée qui a fait couler beaucoup d’encre. Mais la pilule est passée. « C’est une affaire réglée », affirme le ministre.
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« Je l’assume : dans mon parcours scolaire comme dans mes fonctions d’élu local, je n’avais jamais été confronté à cette réalité. Je n’en mesurais que peu l’intensité. Ce sont les déplacements sur le terrain, les échanges avec les acteurs concernés, qui m’ont permis d’en prendre toute la mesure », confesse le ministre qui a échangé sur le sujet avec les chefs d’établissement et experts, dont le chercheur Hugo Micheron et le recteur de la mosquée de Paris. « Mon sujet, c’est l’école, je ne suis pas là pour porter un discours général sur l’islam », nuance-t-il.
Et de renchérir : « Je ne prends aucune mesure contre l’islam, je prends des mesures pour la laïcité. Si des atteintes à la loi de 2004 étaient venues d’une autre religion, j’aurais eu exactement la même réaction ». Attal attend le retour des préfets et recteurs à qui il a demandé un décompte précis des élèves identifiés radicalisés pour, assume-t-il, « sortir » ceux considérés comme potentiellement dangereux des établissements « en construisant un encadrement ad hoc ».