Les Marocains inquiets à l’approche du Ramadan et de la rentrée scolaire

25 août 2008 - 17h54 - Economie - Ecrit par : L.A

Les augmentations des prix alimentaires attendues pendant le mois du Ramadan inquiètent les Marocains, en particulier du fait de la hausse du coût de la vie depuis l’année dernière. Les prix des produits alimentaires flambent déjà, et à l’approche de la rentrée scolaire et du Ramadan, et de la traditionnelle hausse de consommation qui l’accompagne, un sentiment de grande inquiétude envahit les familles marocaines.

Le Haut Commissariat au Plan (HCP) a annoncé lundi 18 août que l’indice du coût de la vie en juillet 2008 avait été de 5,1 pour cent supérieur à ce qu’il avait été durant la même période de l’année dernière. Les prix des produits alimentaires ont été particulièrement affectés, enregistrant une hausse de 9,1 pour cent. Les produits non-alimentaires ont connu une hausse de 1,8 pour cent.

La combinaison du renchérissement des prix des carburants et d’une pénurie de céréales dans le pays sont les principaux facteurs à l’origine de cette hausse des prix. Selon le Ministère de l’Agriculture, la production marocaine de blé tendre utilisé pour produire de la farine et du pain a fortement augmenté en 2008, mais "la quantité récoltée ne suffit pas à répondre à la demande des moulins industriels".

Pour tenter de garantir une certaine stabilité des approvisionnements et des prix des céréales pendant le mois du Ramadan, le gouvernement a levé les droits de douane sur l’importation de blé tendre, le 16 août. L’Etat envisage également d’absorber les coûts de transport du blé importé des ports aux moulins, et d’assurer l’entreposage gratuit de ce blé jusqu’à épuisement.

Néanmoins, les plus grandes difficultés résultant de l’augmentation du coût de la vie seront supportées par les ménages au revenu moyen et faible, dont beaucoup voient arriver les dépenses liées au Ramadan avec angoisse. Hamid Sefrioui, un fonctionnaire, a déclaré à Magharebia qu’il éprouvait des difficultés à se préparer pour le mois du Ramadan.

"Le coût de la vie augmente bien plus rapidement que les salaires. Nous en sentons les effets sur le porte-monnaie. J’envisage de souscrire un prêt pour pouvoir passer le mois, parce que nous consommons deux fois plus pendant le Ramadan", explique-t-il.

Amira Boughlala, une mère de famille, explique qu’alors qu’elle envisageait auparavant de dépenser deux fois plus que d’habitude durant le Ramadan, la situation est différente cette année. "En général, les prix augmentent durant cette période parce que la demande est très élevée. Si vous ajoutez les hausses de prix habituelles et l’inflation que nous connaissons depuis quelques mois, ce sera la ruine pour les familles pauvres et celles aux revenus modestes."

Jilali Benadir, un enseignant, ne peut cacher son angoisse en voyant les sommes qu’il devra bientôt dépenser. "Mes deux enfants sont dans une école privée", explique-t-il à Magharebia. "Je dois payer 4500 dirhams par mois en frais de scolarité et en fournitures ; c’est plus que ce que je gagne. Et c’est sans compter les dépenses du Ramadan." "Je ne sais plus quoi faire", affirme-t-il perplexe. "J’ai essayé d’économiser, mais je n’ai pas réussi à le faire."

Le Roi Mohammed VI a demandé mercredi au gouvernement d’adopter une série de mesures visant à "renforcer le pouvoir d’achat des citoyens, à contrôler les prix et à lutter contre la corruption", a indiqué par ailleurs l’agence MAP. Le souverain a souligné qu’un code de protection des consommateurs visant les abus de pouvoirs, l’extorsion, la corruption et la fraude fiscale était plus que jamais nécessaire à une époque où le prix des produits alimentaires augmente de 9,1 pour cent.

Source : Magharebia - Sarah Touahri

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Ramadan 2025 - Education - Consommation

Ces articles devraient vous intéresser :

Au Maroc, les hanouts indétrônables

Le petit commerce (Moul l’7anout) constitue un pilier essentiel de l’économie marocaine, représentant 80 % du marché national de proximité, comme l’a révélé Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, lors d’une séance de questions orales à...

Des conditions strictes pour enseigner dans le privé au Maroc

Le ministère de l’Éducation nationale a récemment autorisé les enseignants du public à donner des cours supplémentaires dans le privé, sous certaines conditions. Pour arrondir leurs fins de mois, ces professeurs devront obtenir une autorisation...

Le Maroc se distingue : ramadan à partir de dimanche

Le ministère des Habous et des Affaires islamiques a annoncé que le mois de ramadan débutera le dimanche 2 mars 2025. L’observation du croissant lunaire, effectuée ce vendredi 28 février, n’a pas été concluante.

Début de Ramadan au Maroc : décision ce dimanche

Les Marocains sont fixés ce dimanche 10 mars sur le début et la fin du ramadan. Quand commence le mois sacré au Maroc ?

L’arabe obligatoire dans une école en Belgique

Un établissement catholique flamand propose un cours d’arabe obligatoire à ses élèves de dernière année, une initiative inédite en Belgique.

Maroc : bonne nouvelle pour ceux qui aiment les Hammams

Les Marocains pourront fréquenter les hammams, restés en partie fermés depuis plusieurs semaines suite à une note du ministère de l’Intérieur, pendant le ramadan. Dimanche, le ministère des Habous et des Affaires islamiques a annoncé que le mois sacré...

Maroc : la date de l’Aïd Al Fitr connue

Considérant que le jeûne de Ramadan durera 29 jours cette année selon les calculs astronomiques, l’Aïd Al Fitr 2024 sera célébrée au Maroc le mercredi 10 avril.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...