Ibtissem et Mariam, d’un voyage de rêve en Thaïlande à la prison turque

Deux Françaises piégées et jugées en TurquieLeur voyage en Thaïlande devait être un rêve, il s’est transformé en cauchemar. Ibtissem et Mariam, deux jeunes Françaises de 21 ans, sont jugées en Turquie après la découverte de cannabis dans leurs bagages. Elles clament leur innocence et disent avoir été piégées.

Ce jeudi, les deux jeunes femmes originaires de la région parisienne comparaissent devant un tribunal turc, accusées de trafic de drogue après la découverte d’une importante quantité de cannabis dans leurs bagages. Elles risquent jusqu’à seize ans et huit mois de prison et clament leur innocence, se disant victimes d’une sordide manipulation.

Tout commence au début de l’année par une proposition alléchante : une connaissance leur offre des billets d’avion pour la Thaïlande. L’homme, qu’elles affirment ignorer être alors en prison, leur promet de les rejoindre sur place. Mais les vacances s’écoulent sans qu’il ne se manifeste. Le piège, selon leur récit, se referme à l’aéroport de Bangkok, au moment du retour. Un inconnu se présente à elles et leur confie deux valises cadenassées, expliquant qu’elles appartiennent à leur ami et ne contiennent que des contrefaçons.

La suite est un engrenage fatal. Lors de leur escale à Istanbul, quelques heures plus tard, la police turque contrôle les fameuses valises et y découvre la drogue. L’interpellation est immédiate. Depuis, les deux amies vivent un véritable calvaire, aggravé par la barrière de la langue et un sentiment d’incompréhension totale face à la machine judiciaire. « Elles ne savent pas à quelle sauce elles vont être mangées », résume Carole-Olivia Montenot, l’avocate de la famille d’Ibtissem.

Leur défenseure, qui a pu s’entretenir avec sa cliente par téléphone, dépeint une situation alarmante. « Les conditions de détention sont très difficiles », explique-t-elle, soulignant le désarroi des jeunes femmes face aux procédures. « Elles disent qu’elles ne comprennent rien à ce qu’elles ont signé, et que ce qui ressort des procès-verbaux n’est pas du tout ce qu’elles ont dit ».

Selon Me Montenot, cité par le Parisien, le point de départ de toute cette affaire se trouverait à des milliers de kilomètres de la Thaïlande ou de la Turquie : dans le nord de la France. L’avocate est formelle : rien de tout cela ne serait arrivé si la connaissance des deux jeunes femmes, incarcérée à la maison d’arrêt d’Amiens, n’avait pas pu se procurer un téléphone portable en détention pour orchestrer, depuis sa cellule, ce qui ressemble à un piège diabolique.