Un immeuble marocain menacé d’expropriation à Madrid

10 octobre 2006 - 05h34 - Espagne - Ecrit par : L.A

La Mairie de la ville de Madrid vient de mettre en place un plan d’expropriation de 14 édifices au centre de la ville. Parmi les propriétaires concernés figure la ville de Tanger. Cette dernière possède en plein centre de Madrid un immeuble de plusieurs étages rue Infanta Isabel, à quelques mètres de la tristement célèbre gare d’Atocha.

Selon la décision de la mairie, rendue publique en début de semaine, l’expropriation fait suite aux manquements des propriétaires en matière d’entretien. De fait, l’immeuble de la rue Infanta Isabel menace de tomber en ruine. D’ailleurs, la Mairie espagnole a, par mesure de sécurité, procédé à la pose de traverses et de renforts sur les terrasses de sa façade. L’état de délabrement avait déjà été mentionné lors d’une visite dans la capitale espagnole d’une commission de la mairie de Tanger, en mai dernier. Selon un document officiel, cette dernière ne serait propriétaire que de 20% de l’immeuble, le reste étant entre les mains d’une société immobilière espagnole. Lors de cette visite, les réprésentants tangérois ont pu constater l’état de délabrement de cette bâtisse.

A noter que le loyer est insignifiant, moins de 3 euros, environ 30 DH par appartement. Ceci n’empêche que la valeur totale de l’immeuble frôle les 120 millions de DH, un coût qui s’explique par le prix du terrain dans le centre-ville de Madrid.
Une prochaine réunion du conseil de la ville devrait statuer sur les options à choisir devant cette nouvelle donne.

L’expropriation dont a fait l’objet l’immeuble madrilène de la rue Infanta Isabel ramène à l’ordre du jour l’héritage, entouré de mystère, du duc de Tovar, l’une des figures mythiques du Tanger de l’après-guerre. Le duc de Tovar, de son vrai nom Ignacio Figueroa Bermejillo, avait hérité de son père de nombreuses propriétés et du titre ducal en 1946. Sept ans plus tard, il décède, seul, sans enfants à Tanger où il résidait la plupart de son temps. Par testament, il désigne comme héritier universel de ses biens le « National cancer institute » américain. En cas de refus de ce dernier, la fortune reviendrait à l’administration internationale de la ville de Tanger. L’usufruit de ces biens est inscrit au nom de sa sœur qui décède à son tour en 1954. L’Institut américain renonce, pour d’évidentes raisons de coût de reprise et de gestion et l’administration tangéroise accepte l’héritage.

En 1956, l’Etat espagnol et l’administration internationale de Tanger arrivent à un accord en vue de régler les droits de succession du duc. Une villa à San Sebastian, résidence d’été des chanceliers espagnols de l’époque, est cédée en qualité de droits de succession. L’héritage est oublié pendant un certain moment. La ville de Tanger se dote d’un hôpital, construit avec l’argent de l’héritage qu’elle baptise du nom du Duc. Mais subsistent quelques immeubles en Espagne dont le sort n’est pas tranché. Comme celui de Madrid ou de la ville de Vitoria.

Tanger compte son héritage

Après des années d’oubli, la ville de Tanger commence à peine à répertorier ses propriétés en Espagne. Tanger est aussi propriétaire d’un autre immeuble, lui aussi en détérioration avancée, à Vitoria. Ce dernier fait partie du patrimoine historique de la ville de Vitoria. Il générerait depuis 1960 près de 33.000 DH de rente mensuelle payée et déposée sur un compte de la mairie en Espagne.

Ali Abijou- L’Economiste

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Madrid

Ces articles devraient vous intéresser :

Immobilier au Maroc : les MRE pour relancer un marché en berne

Les promoteurs immobiliers comptent sur la saison estivale et les Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour sortir leur marché de sa stagnation. Ceux-ci figurent d’ailleurs parmi les bénéficiaires du nouveau programme de l’aide au logement.

Aide au logement au Maroc : un programme plébiscité par les MRE

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) jouent un rôle important dans la réussite du programme d’aide directe au logement, selon Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la...

Maroc : l’attestation qui plombe le marché de l’immobilier

Les nouvelles mesures concernant l’attestation fiscale, en vigueur depuis le 1ᵉʳ juillet dernier au Maroc, portent un sérieux coup de frein aux transactions immobilières, dénoncent les notaires.

Marocains, n’oubliez pas de déclarer vos avoirs à l’étranger !

Franc succès pour l’opération de régularisation fiscale volontaire lancée récemment. Déjà près de 2 000 contribuables ont déclaré plus de 5,2 milliards de dirhams depuis le lancement de cette opération qui prend fin le 31 décembre.

Terres soulaliyates : mise en garde du ministère de l’Intérieur

La légalisation des signatures portant sur des transferts de propriété de terres soulaliyates est « illégale » et peut donner lieu à des poursuites judiciaires, a rappelé le ministère de l’Intérieur aux présidents des collectivités territoriales.

L’inclusion des MRE à l’aide au logement passe mal

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent bénéficier de l’aide directe au logement au même titre que les Marocains résidant au Maroc, ce qui n’est pas du goût de bon nombre d’internautes. Certains d’entre eux n’hésitent pas à appeler à...

Crédits immobiliers : un scandale secoue une grande banque à Casablanca

Les services de contrôle interne d’un grand groupe bancaire basé à Casablanca ont découvert des irrégularités dans l’octroi de crédits immobiliers à certains clients. Des directeurs d’agences commerciales, responsables de la clientèle et analystes de...

Achat de logement au Maroc : les notaires baissent les prix

Les notaires vont accompagner et soutenir les citoyens à travers tout le Maroc, tout au long du processus d’octroi de l’aide directe au logement (2024-2028). Une convention a été signée dans ce sens.

Une classe moyenne marocaine en plein essor, vraiment ?

Au Maroc, les ventes de voitures ont connu une forte augmentation au cours de la dernière décennie, passant de 111 000 unités en 2011 à plus de 161 000 unités en 2023 par an, soit une progression d’environ 45 %. La même tendance est notée en ce qui...

Maroc : le secteur immobilier marque des points malgré la crise

En 2023, malgré les chocs endogènes, la conjoncture internationale et la stagnation de l’activité, le secteur de l’immobilier au Maroc a montré sa résilience. Et, les perspectives pour l’année prochaine s’annoncent meilleures.