L’apport considérable des Marocains résidant à l’étranger (MRE) devrait contribuer à booster le marché de l’immobilier au Maroc au troisième trimestre 2023.
La Mairie de la ville de Madrid vient de mettre en place un plan d’expropriation de 14 édifices au centre de la ville. Parmi les propriétaires concernés figure la ville de Tanger. Cette dernière possède en plein centre de Madrid un immeuble de plusieurs étages rue Infanta Isabel, à quelques mètres de la tristement célèbre gare d’Atocha.
Selon la décision de la mairie, rendue publique en début de semaine, l’expropriation fait suite aux manquements des propriétaires en matière d’entretien. De fait, l’immeuble de la rue Infanta Isabel menace de tomber en ruine. D’ailleurs, la Mairie espagnole a, par mesure de sécurité, procédé à la pose de traverses et de renforts sur les terrasses de sa façade. L’état de délabrement avait déjà été mentionné lors d’une visite dans la capitale espagnole d’une commission de la mairie de Tanger, en mai dernier. Selon un document officiel, cette dernière ne serait propriétaire que de 20% de l’immeuble, le reste étant entre les mains d’une société immobilière espagnole. Lors de cette visite, les réprésentants tangérois ont pu constater l’état de délabrement de cette bâtisse.
A noter que le loyer est insignifiant, moins de 3 euros, environ 30 DH par appartement. Ceci n’empêche que la valeur totale de l’immeuble frôle les 120 millions de DH, un coût qui s’explique par le prix du terrain dans le centre-ville de Madrid.
Une prochaine réunion du conseil de la ville devrait statuer sur les options à choisir devant cette nouvelle donne.
L’expropriation dont a fait l’objet l’immeuble madrilène de la rue Infanta Isabel ramène à l’ordre du jour l’héritage, entouré de mystère, du duc de Tovar, l’une des figures mythiques du Tanger de l’après-guerre. Le duc de Tovar, de son vrai nom Ignacio Figueroa Bermejillo, avait hérité de son père de nombreuses propriétés et du titre ducal en 1946. Sept ans plus tard, il décède, seul, sans enfants à Tanger où il résidait la plupart de son temps. Par testament, il désigne comme héritier universel de ses biens le « National cancer institute » américain. En cas de refus de ce dernier, la fortune reviendrait à l’administration internationale de la ville de Tanger. L’usufruit de ces biens est inscrit au nom de sa sœur qui décède à son tour en 1954. L’Institut américain renonce, pour d’évidentes raisons de coût de reprise et de gestion et l’administration tangéroise accepte l’héritage.
En 1956, l’Etat espagnol et l’administration internationale de Tanger arrivent à un accord en vue de régler les droits de succession du duc. Une villa à San Sebastian, résidence d’été des chanceliers espagnols de l’époque, est cédée en qualité de droits de succession. L’héritage est oublié pendant un certain moment. La ville de Tanger se dote d’un hôpital, construit avec l’argent de l’héritage qu’elle baptise du nom du Duc. Mais subsistent quelques immeubles en Espagne dont le sort n’est pas tranché. Comme celui de Madrid ou de la ville de Vitoria.
Tanger compte son héritage
Après des années d’oubli, la ville de Tanger commence à peine à répertorier ses propriétés en Espagne. Tanger est aussi propriétaire d’un autre immeuble, lui aussi en détérioration avancée, à Vitoria. Ce dernier fait partie du patrimoine historique de la ville de Vitoria. Il générerait depuis 1960 près de 33.000 DH de rente mensuelle payée et déposée sur un compte de la mairie en Espagne.
Ali Abijou- L’Economiste
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