Mounir al-Motassadeq demande son retrait de la liste des terroristes, car les personnes figurant sur cette liste onusienne sont soumises à des restrictions importantes dans le monde entier telles que des restrictions de voyage et le gel des avoirs. Actuellement, un ombudsman récolte des informations sur le Marocain dans divers pays, notamment en Allemagne. Il s’y est rendu pour rencontrer des autorités pénitentiaires. L’examen de la requête du Marocain pourrait durer jusqu’à un an et demi. Après quoi, il reviendra au Comité des sanctions d’Al Qaïda à New York de rendre la décision finale. Mais les chances de Motassadeq sont minces. Et pour cause, le gouvernement allemand a fait savoir à l’ONU, il y a plusieurs semaines, qu’il ne soutiendrait pas le retrait de Motassadeq de cette liste, rapporte Der Spiegel. Raisons évoquées : selon des sources sécuritaires, il est toujours considéré comme un héros dans le milieu islamiste. Le Marocain a reçu la visite de djihadistes jusqu’à la fin de sa peine, affirment les mêmes sources.
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En 2001, un tribunal régional d’Allemagne avait condamné Motassadeq à 15 ans de prison ferme pour complicité de meurtre et appartenance à une organisation terroriste. Il était accusé d’avoir aidé la cellule terroriste de Hambourg responsable des attentats du 11 septembre » en le finançant à travers les fonds d’Alshehhi. Des fonds qui servaient à couvrir la formation des pilotes de cette cellule dirigée par Mohammed Atta à Hambourg, à laquelle le Marocain avait appartenu de 1999 au 11 septembre 2001. Celui qui avait reçu une formation en Afghanistan sous l’égide d’Al-Qaïda, avait toujours clamé son innocence tout au long du procès. Reconnaissant toutefois que les assassins étaient des amis proches à Hambourg, il avait assuré qu’il ne savait rien de leurs projets terroristes. En 2018, les autorités allemandes ont expulsé Motassadeq vers le Maroc après qu’il a purgé sa peine.