« J’ai été arrêté en Iran. Le 16 mai 2003 », confie-t-il dans une interview accordée au média saoudien Al-Arabiya Network, et diffusée le 26 mai 2022. De la prison de Rajai-Shahr à Karaj à l’assignation à résidence surveillée à Arak en passant la prison d’Evin (Téhéran) et la prison du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) à Arjantin, lui et sa famille sont incarcérés jusqu’en 2009. Plusieurs membres libyens d’Al-Qaïda ont eux aussi fait la prison en Iran. Quelques mois avant leur arrestation, la famille d’Al-Maghribi et plusieurs membres libyens d’Al-Qaïda et leurs familles vivaient dans des maisons qu’ils avaient louées avec l’aide d’Iraniens baloutches près de la frontière iranienne avec l’Afghanistan. Ils recevaient un salaire mensuel de la part du gouvernement iranien.
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« Nous étions tous mariés. Les familles sont restées dans les maisons que nous louions. Au bout d’un moment, un an et demi, plus ou moins, ils nous ont divisés en trois : deux groupes étaient à Téhéran, et il y avait mon groupe de 11 familles, qui comprenait des Égyptiens, un Yéménite, un Kurde et moi-même, un Marocain. Il y avait deux familles irakiennes. Ils nous ont emmenés dans la ville d’Arak. Ils nous ont mis dans une école », raconte Abu Zubeir.
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En 2009, ils ont été tous libérés. « Ils nous ont réunis, toutes les 11 (familles), et ont dit qu’ils voulaient nous faire libérer et expulser. Ils nous ont demandé où nous voulions aller », poursuit-il, ajoutant que sa famille et lui avaient choisi de partir en Afghanistan. Les unités de renseignement du CGRI l’ont fait passer clandestinement d’Arak à Téhéran. Ils ont ensuite pris un vol pour Zahedan, où un passeur les attendait. « Ils ont fait cela dans leur propre intérêt, pour que nous combattions les Américains. Ils ont dit : ’Votre problème est avec l’Amérique. S’il devient dans l’intérêt de l’Iran de vous livrer aux Américains, nous le ferons, et tant que ce n’est pas dans l’intérêt de l’Iran, nous ne vous livrerons pas aux Américains.’ »
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L’ancien membre marocain d’Al-Qaïda précise en outre qu’il avait utilisé un passeport libyen dans le cadre de ces différents voyages : « Il y avait un ressortissant libyen avec nous au Waziristan, et il a été tué. Il a laissé son passeport en lieu sûr. J’ai demandé la permission à mes supérieurs et j’ai pris son passeport. Nous l’avons falsifié, en y ajoutant ma photo… ». Il est actuellement détenu dans une prison en Libye.