Israël : l’urgence d’une paix durable avec ses voisins arabes

11 janvier 2021 - 13h20 - Monde - Ecrit par : J.K

Face aux problèmes de fond, Israël doit faire l’option du réalisme, en tournant le dos à la diplomatie tactique qui l’a toujours caractérisé. Pour l’ex-ambassadeur marocain Ahmed Faouzi, c’est le passage obligé pour espérer une paix durable avec ses voisins arabes.

Assurer sa sécurité et se faire reconnaître comme nation parmi les nations, c’est la préoccupation d’Israël. Cette double préoccupation a produit une diplomatie guerrière et offensive spécifique à ce pays. De Moshe Dayan à Benny Gantz, en passant par Ariel Sharon et Yitzhak Rabin, ce sont généralement des militaires qui sont à la tête des institutions les plus importantes du pays : Primature, Défense, Services de renseignements et Affaires étrangères. De même, pour les Affaires étrangères, avec Moshe Dayan, Ehud Barak ou Tzipi Livni, cette dernière étant issue des services de renseignements. Un point commun à tous : imposer leur volonté de puissance, plutôt que trouver un terrain d’entente avec les voisins arabes, c’est-à-dire, ne rien céder, ni aux Palestiniens, ni aux pays arabes voisins, fait part Jeune Afrique.

La diplomatie israélienne, plus réactive que proactive, et plutôt encline à négocier l’établissement des relations avec les pays arabes, au cas par cas, jamais collectivement, répond souvent à des stimuli extérieurs, prompte à revenir à ses vieilles habitudes. La signature des accords d’Oslo en 1993, initiés d’abord par la société civile israélienne, et non par l’administration, puis, vite abandonnés par les gouvernements de droite qui se sont succédé, en est une illustration.

Même si une partie de la diaspora n’adhère pas forcément à la politique de la droite au pouvoir, particulièrement vis-à-vis des Palestiniens, la force de la diplomatie israélienne repose sur l’implication de celle-ci et le soutien inébranlable des États-Unis, aussi bien sous les démocrates que sous les républicains.

Miser sur les divisions entre sunnites et chiites pour créer un semblant d’unité israélo-arabe ne peut constituer une stratégie viable à long terme, ni pour Israël, ni pour les pays arabes, tant que demeurent la question palestinienne, le statut de Jérusalem et le problème des réfugiés, clé de voûte de toute véritable paix. Même s’il est difficile d’attendre de Téhéran d’arrêter de s’immiscer dans les affaires des autres pays, les deux mondes, sunnite et chiite, qui ont coexisté à travers des siècles, peuvent encore vivre en paix, conclut le diplomate.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : États-Unis - Diplomatie - Israël - Palestine

Aller plus loin

Trump veut avoir le Maroc comme allié contre l’Iran

Visiblement, l’administration Trump n’a pas renoncé à sa stratégie de créer une nouvelle alliance politique et sécuritaire contre l’Iran. Si le Maroc ne faisait pas partie de...

Rapprochement Maroc-Israël : ce que va gagner la Palestine

Mohamed Berrada, ancien ministre marocain de l’Économie a affirmé que la normalisation des relations avec Israël vise à "accélérer le processus de paix entre Israéliens et...

Les pays arabes rejettent l’« accord du siècle »

Le Conseil de la Ligue arabe a fustigé, samedi au Caire, le rejet arabe de l’"accord du siècle" américano-israélien.

Le roi Mohammed VI félicité pour son soutien au peuple palestinien

Le Président palestinien, Mahmoud Abbas, a mis en avant, samedi à Amman, le rôle joué par le Royaume du Maroc, sous la conduite du roi Mohammed VI, président du Comité Al Qods,...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Les MRE confrontés à un durcissement des conditions d’envoi de fonds depuis l’Europe

Face au durcissement des autorités européennes sur les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri appelle à une action diplomatique d’envergure.

Youssef Amrani officiellement ambassadeur du Maroc auprès de l’UE

Nommé en octobre 2021 par le roi Mohammed VI au poste d’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Youssef Amrani aurait reçu en cette fin d’année, l’accord des instances européennes pour démarrer sa mission.

Maroc-Israël : deux ans de relations fructueuses, selon Alona Fisher-Kamm

Mardi a été célébré le deuxième anniversaire de la reprise des relations entre le Maroc et Israël. Une occasion pour Alona Fisher-Kamm, cheffe par intérim du bureau de liaison de Tel-Aviv à Rabat, de faire le bilan de ce rapprochement.

Maroc : pressions pour rompre les relations avec Israël

Alors que Israël intensifie sa riposte contre le mouvement palestinien du Hamas, de nombreux Marocains multiplient les appels à rompre les relations diplomatiques entre le Maroc et l’État hébreu. Au Maroc, de nouvelles manifestations ont été organisées...

Mohammed VI et le pari gagnant de l’ouverture en Afrique

Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.

Le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères attendu au Maroc

Le sommet des pays signataire des Accords d’Abraham qui se tiendra au mois de mars pourrait connaître la participation d’Eli Cohen, le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères.