"La langue arabe est universelle, belle, très pratiquée dans le monde. De plus, notre pays, à travers l’histoire, est lié plus qu’aucun autre avec l’Orient, au monde arabe. C’est emblématique. […] Pour le meilleur et pour le pire, la France a été très présente au Maghreb, au Levant, en Syrie, au Liban…. Inévitablement, il existe une vocation orientale de la France", déclare Jack Lang dans une interview accordée à Le Populaire du Centre.
Rappelant qu’il avait créé des postes d’agrégation de langue arabe qui n’existaient plus quand il était ministre de l’Éducation nationale, en 2000, il explique que des propos xénophobes peuvent intimider certains responsables. "La langue arabe serait le cheval de Troie des islamistes. La vérité, c’est exactement l’inverse. On ne peut pas laisser cet enseignement entre des officines privées ou religieuses qui, sous couvert d’enseignement, propagent des idées islamistes radicales", martèle-t-il.
Pour le patron de l’Institut du monde arabe, les anti-obscurantistes, les anti-djihadistes devraient plaider pour que ce soit l’école de la République qui assure cet enseignement et non pas les officines privées car, assure-t-il, l’École de la République sépare totalement la langue de la religion. Pire, "un arabe mal enseigné, ligué à la religion et, pire encore, à des mouvements extrémistes, est dangereux", ajoute Jack Lang.
L’ex-ministre a non seulement développé un amour pour la langue arabe, mais il est aussi très attaché aux pays orientaux, notamment le Maroc. "Depuis très longtemps, je suis lié à divers pays. Il y a l’Algérie où j’ai soutenu les défenseurs de l’indépendance, mais aussi le Maroc, un pays que j’adore, très respectueux des diversités culturelles, religieuses et linguistiques, sous l’influence du roi Mohamed VI. Sa constitution est un modèle extraordinaire. Le préambule est un hommage aux héritages culturels, berbères, africains, musulmans, hébraïques…. C’est une sorte d’hymne à la pluralité".