L’exemple marocain sera-t-il contagieux ?

13 octobre 2003 - 09h29 - France - Ecrit par :

Il n’existe pas un profil de l’islam mais plusieurs. Sous nos yeux, ces jours-ci, les lignes de force de deux d’entre eux. Celui, d’abord, de ce qu’il faut bien appeler un intégrisme classique ; celui, ensuite, d’une occidentalisation mesurée. Le premier est illustré par la pathétique épopée de deux jeunes filles françaises, prêtes à se laisser exclure de l’enseignement, pour continuer à arborer leur voile. Le second par le roi du Maroc qui, en présence de Jacques Chirac, annonce une reconnaissance progressive des droits de la femme et rend hommage à la famille.

Ces deux lectures de l’islam sont probablement antagonistes ; elles remontent loin dans le passé. Seuls les musulmans peuvent trancher entre l’une et l’autre. Il leur faudra du temps et de l’obstination.

La rencontre de ces deux événements n’avait été prévue par personne. Qui pouvait imaginer qu’une banale autorité scolaire trancherait sans complexe l’irritante dispute du voile à l’école ? Manifestement, le père des deux jeunes filles voulait obtenir une décision pouvant faire jurisprudence. Il a pour le moment perdu son pari. On sait qu’il va faire appel. C’est son droit. Mais il faut accepter l’évolution des esprits. Les Français dans leur masse ne voient pas très bien pourquoi l’on devrait déroger aux règles habituelles de la laïcité en faveur d’un courant islamiste probablement minoritaire.

Or c’est exactement à ce moment que Mohammed VI, sans trop se préoccuper des poseurs de bombes islamistes, choisit d’accélérer l’évolution des mentalités au sein du royaume chérifien. Et il prend position sur l’un des sujets les plus décisifs : la condition féminine. Plus question de reléguer les femmes sur les marges de la vie marocaine. Bien au contraire ; côte à côte avec leurs époux, elles deviennent responsables de leur famille. Or cette famille devient le noyau de la société marocaine. Dans une nation où la vie politique et la croyance religieuse sont entrelacées, le roi du Maroc parle en tant que haut responsable de l’islam. Il répond au défi politique et spirituel des assassins par une escalade intellectuelle à laquelle personne ne s’attendait. Tout le monde est conscient que le problème qui se pose au Maroc est à peu près le même que celui qui attend l’Algérie, et, au-delà même, l’Egypte. L’exemple marocain sera-t-il contagieux ?

Voilà que la coupure non reconnue qui sépare en deux l’islam apparaît en pleine lumière en France et au Maroc. C’est un signe. Il y a peut-être une modernité de la foi qui est aux antipodes des extrémismes radicaux. Deux jeunes filles et un roi viennent d’en fournir l’illustration.

Source : Le figaro

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Terrorisme - Religion

Ces articles devraient vous intéresser :

Officiel : voici la date de l’Aïd al Adha au Maroc

La date de l’Aid al Adha au Maroc est désormais connue. Elle vient d’être annoncée par le ministère des Habous et des affaires islamiques.

Le Maroc veut construire 200 nouvelles mosquées par an

Le Maroc a besoin de construire 200 nouvelles mosquées par an. », selon le ministère des Habous et des Affaires islamiques.

La date de l’Aid Al Mawlid au Maroc connue

Au Maroc, l’Aid Al Mawlid Annabaoui, la fête qui célèbre la naissance du prophète Mohammad, sera célébrée en ce mois de septembre.

Le Maroc débutera le ramadan le mardi 12 mars

Le mois de Ramadan débutera bel et bien mardi 12 mars 2024 au Maroc. Le ministère des Habous et des Affaires islamiques l’a annoncé ce dimanche 10 mars, après l’observation du croissant lunaire.

Stains : polémique autour d’une rue rebaptisée au nom de la femme du prophète Mohammad

À Stains (Seine-Saint-Denis), une plaque au nom de la femme du prophète Mohammad, posée au-dessus du panneau indiquant la rue de Pontoise en septembre 2022 est vue d’un mauvais œil sur les réseaux sociaux.

Les chrétiens marocains contraints de vivre leur foi en secret

Les chrétiens marocains sont rejetés par leurs familles et la société. Bien que la Constitution de 2011 garantisse la liberté de conscience, la pratique d’une religion autre que l’islam sunnite est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans...

Hajj : une clause "anti-protestation" fait polémique au Maroc

L’introduction par le ministère des Habous et des Affaires islamiques dirigé par Ahmed Taoufiq d’une clause qui oblige le pèlerin marocain pour le hajj 2024, un des cinq piliers de l’islam, « à ne pas protester même en cas de retard de l’avion », fait...

Aïd al-Fitr au Maroc : les salons de coiffure pris d’assaut

Au Maroc, les salons de coiffure retrouvent une affluence en cette période de fin de ramadan. Les Marocains célèbrent l’Aïd El Fitr ce mercredi 10 avril.

Le Magazine Marianne censuré au Maroc

L’hebdomadaire français Marianne (numéro 1407) a été interdit de distribution au Maroc, en raison d’un dessin caricatural jugé offensant pour le prophète Mohammad.

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...