La famille Ben Barka désavoue l’IER

30 janvier 2006 - 09h39 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Dans son rapport final, l’Instance Equité et Réconciliation (IER) qui a été chargée de clore le dossier des violations graves des droits de l’Homme au Maroc a laissé plusieurs dossiers sans réponse.

Le Dossier Mehdi Ben Barka fait partie du lot. En réaction, la famille Ben Barka vient de rendre public un communiqué où elle critique l’IER et ses résultats. Elle rappelle que l’IER s’était auto-saisie du dossier de Mehdi Ben Barka, comme dossier symbolique et emblématique du phénomène des enlèvements et de la disparition forcée au Maroc. « Lors de la rencontre que des représentants de la famille et son avocat ont eue avec l’IER, en avril 2004, son président et les autres membres ont réaffirmé leur volonté d’aller loin dans la recherche de la vérité », précise la famille dans son communiqué. Mais, cette première rencontre officielle a été la dernière du genre.

« Seuls quelques contacts épisodiques avec certains membres de l’IER ont eu lieu », souligne la famille. La famille soulève plusieurs interrogations sur les résultats de l’Instance : « comment l’IER peut-elle écrire qu’il y a un soupçon de l’implication d’un service sécuritaire marocain » ? Comment peut-elle minimiser la responsabilité marocaine dans ce crime politique ? Comment peut-elle omettre de signaler que les personnes de nationalité française dont elle indique la présence au Maroc pendant un certain temps sont des truands notoires et qu’ils ont bénéficié de la protection des services spéciaux marocains... ».

La famille Ben Barka précise aussi qu’elle a fourni des documents à l’Instance où elle explique les conditions du « décès des truands après leur enlèvement et leur incarcération au PF3. « A ce sujet, nous avons appris par une interview du président de l’IER qu’il a pu visiter le PF3. Seulement, sans procéder à une quelconque fouille, il a tout simplement décrété qu’il n’y avait rien d’intéressant en cet endroit et qu’il n’y avait pas lieu de mener d’autres investigations. Est-ce là la méthodologie appropriée pour avancer dans la recherche de la vérité ? », se demande la famille. Elle souligne aussi que l’IER a pu avoir plus de pouvoir que la justice marocaine : « elle a pu trouver l’adresse d’anciens responsables des services secrets marocains et les entendre ; ce qu’aucun juge d’instruction marocain n’a pu encore réaliser dans le cadre des commissions rogatoires internationales ». Pour la famille, l’instance a évité de pointer les réelles responsabilités qui ont amené à l’enlèvement et à l’assassinat de Mehdi Ben Barka, en refusant de préciser les obstacles qui ont été dressés devant elle.

Source : le Reporter

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Mehdi Ben Barka - Instance Equité et Réconciliation (IER)

Ces articles devraient vous intéresser :

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Blanchiment d’argent : la justice marocaine frappe fort

Le Maroc a réalisé des avancées significatives dans sa lutte contre le blanchiment d’argent. C’est ce qui ressort du septième rapport annuel de la présidence du ministère public, publié le 6 mars 2024. Ce document officiel montre une évolution positive...

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Des Marocains célèbrent la fin des accords de pêche avec l’Europe

Sur Facebook, de nombreux internautes marocains et des spécialistes des relations maroco-européennes affichent leur satisfaction après la décision de la Cour de justice annulant les accords de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.