À 39 ans, le chanteur marocain Abdelhafid Douzi pourrait rapidement tirer un trait sur sa carrière musicale. Il a par ailleurs annoncé qu’il se retirait du jury de l’émission « Star Light », dédiée à la découverte de talents musicaux.
La tête de la rappeuse saoudienne, Asayel Slay, est mise à prix à cause de son clip, posté en ligne et intitulé "Bnt Meeca", c’est-à-dire "La Fille de La Mecque". Un clip dans lequel l’artiste salue le courage et la force des femmes vivant dans la ville sainte de l’islam.
Les autorités de La Mecque considèrent que par ce clip, la rappeuse a offensé "les coutumes et les traditions du peuple", et ont ordonné, le jeudi 20 février, son arrestation. Une décision bien à l’opposé des récentes levées de restriction sur les divertissements dans le royaume.
Asayel Slay apparaît dans le clip, voilée et portant des lunettes de soleil et un piercing dans le nez. Entre autres paroles prononcées, on peut l’entendre saluer le courage des femmes vivant à La Mecque, les qualifiant de "bonbons en sucre". "Une fille de la Mecque, c’est tout ce dont vous avez besoin. Ne la contrariez pas, elle vous fera du mal", rappe l’artiste.
Il n’en fallait pas plus pour que le gouverneur de La Mecque, Khaled Al-Fayçal, estime, sur Twitter, que la jeune femme "offense les coutumes et les traditions du peuple de La Mecque et contredit l’identité et les traditions de sa bien-aimée population". Des propos qui ont suscité une vague d’indignations sur les réseaux sociaux.
"Je viens de La Mecque, et la seule chose que je trouve offensante, est votre racisme et misogynie et votre guerre contre une jeune femme", a déclaré, sur Twitter, un internaute saoudien, en se référant au fait que la jeune femme est noire. Par contre, derrière le hashtag #You_Are_Not_Mecca’s_Girls, certains utilisateurs de Twitter s’en étaient plus tôt pris aux origines africaines de la rappeuse, demandant à ce qu’elle soit emprisonnée, puis expulsée, rapporte lemonde.fr.
"C’est si typique du gouvernement saoudien : inviter des influenceurs occidentaux pour laver les crimes du régime, mais attaquer les véritables femmes saoudiennes qui essaient d’exprimer artistiquement leur identité culturelle", a réagi une autre internaute.
L’Arabie saoudite, par l’organisation en décembre 2019, d’un festival de musique électronique, semblait pourtant encourager les divertissements sur son territoire. Cet assouplissement des normes sociales, qui a d’ailleurs été bien accueilli par les habitants constitués en majorité de jeunes de moins de 30 ans, s’est aussi accompagné d’une répression des opposants.
Des journalistes ainsi que des écrivains et des militants, ont été arrêtés en novembre, plaçant le royaume dans le viseur de la communauté internationale pour son bilan en matière de droits humains.
Ces articles devraient vous intéresser :