Le voile islamique en pleine expansion au Maroc

4 novembre 2002 - 11h18 - Maroc - Ecrit par :

Le port du hijab (voile islamique) et des vêtements qui l’accompagnent est en pleine expansion au Maroc, écrit samedi l’hebdomadaire marocain Tel Quel, qui y voit un "phénomène de société" à causes multiples.

L’arrivée de six femmes députés islamistes au Parlement après les législatives du 27 septembre, l’approche du mois de ramadan et les spots publicitaires de chaînes satellitaires arabes sont derrière l’engouement actuel des femmes pour le voile, explique le journal.

Des boutiques de vêtements et de prêt-à-porter pour femmes voilées, "encore discrètes", s’installent, notamment dans les quartiers chics de Rabat et de Casablanca, observe le journal.

Le choix du voile serait dicté par le respect de la tradition islamique, le "désir d’attirer le respect de la société" ou, dans certains cas, par un "pragmatisme stratégique" visant à souligner une apparence de pureté pour favoriser les demandes en mariage, estime Tel Quel.

Le port du hijab par les femmes n’en conserve pas moins un "rapport étroit avec le regard de la société patriarcale qui les veut pures, de première main", estime Tel Quel.

Mais, ajoute le journal, "les raisons qui expliquent l’expansion du voile sont complexes, et les femmes voilées ne sont pas forcément chastes et pieuses".

Ce style vestimentaire répond au désir des femmes "de sortir et de se sentir bien", estime Sanaa El Oufir, propriétaire d’un magasin de prêt-à-porter pour femmes voilées à Rabat.

Parmi ses clientes, Mme El Oufir compte les nouvellement voilées, qui adaptent leurs anciennes tenues, et les cadres des grandes administrations qui seraient plus exigeantes et choisissent leur tenue sur les catalogues de chaînes de télévision égyptiennes et émiraties et sur internet.

Le but des filles voilées est surtout d’être "protégées pour ne pas déshonorer les hommes de la tribu", estime de son côté une sociologue marocaine, Rahma Bourquia, citée par Tel Quel.

Pour Leïla Rhiwi, présidente d’une ONG féminine, le port du voile serait une "négation du corps féminin" dans "une société où l’homme n’arrive pas à contrôler ses instincts".

Mme Rhiwi n’est pas "contre les femmes qui portent le voile". "Je suis, dit-elle, contre le fait qu’on m’oblige à en porter moi-même".

AFP

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Religion - Mode - Femme marocaine

Aller plus loin

Asma Lambaret dit pourquoi elle a renoncé au voile

Dans un post sur sa page Facebook, Asma Lamrabet, ancienne Directrice du Centre des Études féminines en Islam, a évoqué les raisons qui sous-tendent son renoncement au port du...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les chrétiens marocains contraints de vivre leur foi en secret

Les chrétiens marocains sont rejetés par leurs familles et la société. Bien que la Constitution de 2011 garantisse la liberté de conscience, la pratique d’une religion autre que l’islam sunnite est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans...

Hiba Abouk : Achraf Hakimi déjà oublié

En septembre, les lecteurs de l’un des magazines mensuels du monde anglophone les plus connus de la gent féminine vont découvrir l’actrice espagnole Hiba Abouk, ex-épouse d’Achraf Hakimi, plus belle que jamais, en couverture.

Femmes ingénieures : le Maroc en avance sur la France

Au Maroc, la plupart des jeunes filles optent pour des études scientifiques. Contrairement à la France, elles sont nombreuses à intégrer les écoles d’ingénieurs.

Pilules abortives : le Maroc face à un gros problème

Des associations de défense des droits des consommateurs dénoncent la promotion sur les réseaux sociaux de pilules abortives après l’interdiction de leur vente en pharmacie, estimant que cette pratique constitue une « atteinte grave à la vie » des...

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

Ramadan et grossesse : jeûner ou pas, la question se pose

Faut-il jeûner pendant le Ramadan quand on est enceinte ? Cette question taraude l’esprit de nombreuses femmes enceintes à l’approche du mois sacré. Témoignages et éclairages pour mieux appréhender cette question à la fois religieuse et médicale.

Voici la date de l’Aïd al-Adha 2023 au Maroc

Les calculs astronomiques indiquent que la fête de l’Aïd al-Adha 2023 sera célébrée au Maroc cet été. Quelle date retenir ?

Le Magazine Marianne censuré au Maroc

L’hebdomadaire français Marianne (numéro 1407) a été interdit de distribution au Maroc, en raison d’un dessin caricatural jugé offensant pour le prophète Mohammad.

Officiel : voici la date de l’Aïd al Adha au Maroc

La date de l’Aid al Adha au Maroc est désormais connue. Elle vient d’être annoncée par le ministère des Habous et des affaires islamiques.