À côté de l’acteur Kad Merad le 14 février dans l’émission télévisée, Leïla Slimani a fustigé l’usage que font les médias et les politiques français du terme « islamisme ». Accusant l’usage de hors norme et inadéquat, la Marocaine a rappelé qu’ « un islamiste, ce n’est pas un terroriste ». Ainsi, faire la confusion entre les deux est « très dangereux et très approximatif », a estimé la lauréate du prix Goncourt 2016.
« Moi, je viens d’un pays qui est dirigé par des islamistes, par un parti islamiste : le Premier ministre du Maroc est islamiste. Ce n’est pas pour autant un terroriste. Il y a beaucoup de pays, dans le monde arabe, qui sont dirigés par des islamistes », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter, « ce sont des partis politiques que vous pouvez aimer ou ne pas aimer », tout en estimant que si elle « n’aime pas leur programme », pour autant, « il ne faut pas les confondre avec les terroristes ».
Et de poursuivre, « cette obsession pour la religion, ça me met très en colère et très mal à l’aise », en assimilant par la suite les islamistes à des conservateurs, et en s’interrogeant : « quel est le problème au juste avec l’islamisme au pouvoir ? Ne s’agit-il pas d’une option politique comme une autre ? » « Moi je hais les intégristes, et les intégristes de toutes les sortes […] mais je peux respecter qu’il y ait des conservateurs dans toutes les religions. Il ne faut pas tout mélanger », a-t-elle conclu, en soulignant que « toutes les religions ont, par exemple, un problème avec les femmes […] et défendent une forme de patriarcat ».
Ces propos ont valu à la Marocaine et écrivaine de vives critiques sur Twitter. Certains internautes, l’accusent de relativisme sur l’islamisme et jugent son discours dangereux.