Maroc-Algérie : ce que nous achetons, ce que nous vendons

28 novembre 2007 - 17h55 - Economie - Ecrit par : L.A

Insignifiants ! C’est ainsi qu’on pourrait qualifier les échanges commerciaux entre deux pays qui ne partagent pas seulement une frontière terrestre, mais une infinité de choses. Sur les six premiers mois de 2007, en effet, les exportations du Maroc vers l’Algérie se sont élevées, selon les données de l’Office des changes (OC), à 314,1 millions de dirhams, soit 0,5% de l’ensemble des exportations du Royaume et 0,3% environ de la totalité des importations de l’Algérie. Sur la même période, les importations du Maroc en provenance de l’Algérie se montent à 2,6 milliards de dirhams, ce qui représente 2,3% des importations totales du Maroc et 1,1% des exportations de l’Algérie.

Au regard du potentiel existant entre les deux pays, ces chiffres sont tellement faibles qu’ils se passent de commentaires. Pour l’instant, en tout cas, ceux qui profitent de la « faiblesse » - et c’est un euphémisme - des échanges entre l’Algérie et le Maroc, ce sont évidemment les contrebandiers qui inondent les villes limitrophes de produits venant des deux pays ; avec le risque de « fourguer » aux consommateurs des produits périmés.

Toutefois, même modestes, ces échanges, globalement, indiquent une certaine évolution. Ainsi, la valeur des exportations du Maroc vers l’Algérie sur le premier semestre de 2007 est en progression de 38,1% par rapport à la même période de 2006, plaçant l’Algérie à la 21e place (22e un an auparavant) sur 111 pays, principaux clients du Royaume. Sur la série 2002 à 2006, ces échanges ont quasiment doublé en passant de... 235 millions de dirhams à 506 millions de dirhams entre les deux dates. Sur plus de 30 produits et groupes de produits exportés vers l’Algérie, le plomb brut et les médicaments occupent la tête de liste (voir tableau).

Le Maroc importe surtout des produits pétroliers

S’agissant des importations du Maroc en provenance de l’Algérie, et comme on peut le deviner, l’essentiel est constitué de gaz de pétrole et autres hydrocarbures dont la facture, pour ces seuls produits, s’élève, au terme du premier semestre 2007, à un peu plus de 2 milliards de dirhams, sur les 2,6 milliards de dirhams de la facture globale. Là encore, la tendance est à la hausse, en particulier depuis 2004, faisant passer la valeur totale des importations de 1,4 milliard de dirhams à plus de 4 milliards de dirhams en 2006. Les importations au premier semestre de cette année ont augmenté de 41,7% par rapport à la même période de 2006, et, ce faisant, l’Algérie passe de la 14e à la 13e place sur la liste des 114 principaux pays fournisseurs du Maroc.

Sans doute, la fermeture de la frontière terrestre entre les deux pays constitue-t-elle un handicap pour une circulation plus fluide des marchandises (et des personnes également). Le projet existe d’une ligne maritime entre les deux pays, dont l’ouverture devrait intervenir en 2008 ou 2009. Aujourd’hui, des marchandises doivent transiter par des ports européens (Marseille par exemple) avant d’accoster dans l’un ou l’autre des deux pays !

Selon de nombreux experts, cette situation de quasi-stagnation dans les échanges maghrébins coûte un point de croissance à chacun des cinq pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA), soit une moins-value estimée à 10 milliards de dollars par an, l’équivalent de 5% des produits intérieurs bruts cumulés des cinq pays.

La vie éco - S.A.

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Sujets associés : Algérie - Importations - Exportations

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