Maroc-Algérie , Un Sommet pour cette semaine ?

12 mars 2003 - 18h33 - Monde - Ecrit par :

Le Roi Mohammed VI se rend cette semaine dans la région orientale du Royaume frontalière avec l’Algérie. Là où précisément, Feu Hassan II et l’ancien président Chadli Benjedid avaient pris l’habitude de se rencontrer. Il n’en fallait pas plus pour que l’éventualité d’un Sommet entre le souverain marocain et le président algérien soit de nouveau évoqué.

Le Roi Mohammed VI du Maroc se rend cette semaine dans la région orientale du Royaume, frontalière avec l’Algérie, pour inaugurer des projets socio-économiques. Bien que le souverain a habitué les Marocains à se déplacer beaucoup à travers les wilayas et provinces du pays, l’éventualité fort probable de ce voyage suscite dans les milieux politiques un vif intérêt. Plusieurs sources s’accordent à croire que Mohammed VI pourrait profiter de ce séjour pour rencontrer son homologue algérien le président Abdelaziz Bouteflika. Les deux chefs d’Etat renoueraient ainsi avec ce que leurs prédécesseurs, Feu Hassan II et Chadli Benjedid, avaient pris l’habitude de faire au milieu des années quatre vingt.

Après un froid de plusieurs années à cause du conflit du Sahara, la possibilité d’un sommet maroco-algérien a été lancée lors de la visite de travail effectué en janvier à Rabat par Abdelaziz Belkhadem, chef de la diplomatie algérienne. Une folle rumeur avait d’abord laissé croire à l’organisation de ce Sommet à Paris, sous les hospices du président français Jacques Chirac, en marge du Sommet Afrique-France que la capitale française a abrité les 19,20 et 21 février.

Devant l’impossibilité d’une telle rencontre en dehors du territoire des deux pays pour des raisons de fierté nationale, on s’attendait au moins à une rencontre informelle. Mais en dehors d’une poignée de mains chaleureuse au dîner de l’Elysée, les « guetteurs » du Sommet sont restés sur leur faim.

En sera-t-il de même cette fois-ci ?

La sensibilité et la complexité des relations entre les deux pays sont telles que l’on observe à ce sujet une extrême prudence. Même Jacques Chirac s’est interdit de lors de sa dernière en Algérie d’en dire trop sur son désir de parrainer ou tout au moins d’assister à la normalisation des rapports entre Rabat et Alger.

Le président français a, bien entendu, plaidé pour un dialogue soutenu entre les deux capitales considérant que cela permettrait de progresser vers une solution.

Il s’est également fait l’avocat des propositions de James Baker pour une solution politique qui mérite à ses yeux d’être sérieusement examinée. Il s’est toutefois gardé d’aller plus loin de peur de heurter la sensibilité des Algériens. Il a dans ce sens déclaré qu’il n’était pas question pour lui de « s’ingérer dans les affaires algériennes ni dans les affaires marocaines ni dans les affaires maroco-algériennes ».

Néanmoins, la prudence toute diplomatique du chef de l’Etat français cache mal la volonté de Paris d’aider les deux pays à aplanir les difficultés. Chirac n’a pas dévoilé grand chose à ce sujet. C’est cependant bien la première fois qu’un président de l’ancienne puissance coloniale s’exprime aussi clairement en public et sur le territoire algérien.

De là à croire que des avancées ont été réalisées sur cette voie, il n’y a qu’un pas que beaucoup n’ont pas hésité à franchir. Ils en veulent pour indice sérieux l’imminence de l’ouverture des frontières entre les deux pays sur laquelle planche un groupe commun de travail depuis la visite du ministre des Affaires étrangères algérien à Rabat.

Un Sommet aux postes frontaliers entre les deux pays - Jouj Bghal pour le Maroc, Akid Lotfi pour l’Algérie - remettrait en mémoire les rencontres entre feu Hassan II et Chadli Benjedid. C’est là que les deux ex-chef d’Etat, sous le regard bien veillant du Roi Fahd d’Arabie Saoudite, avait commencé à esquisser une solution politique qui ressemble de près aux propositions de James Baker. Vingt ans plus tard, les peuples des deux pays vont-ils enfin assister à la sortie d’une situation de ni guerre ni paix.

Trop tôt pour l’affirmer tant l’ambiguïté de leurs relations est forte, et la complexité des rapports de force inter-algériens est réelle. Tout au plus, allons-nous assister à la « congélation » du dossier shara, au profit de la « coopération possible » : taire les querelles politiques et privilégier l’échange économique. Encore qu’à ce jour de source proche de la diplomatie marocaine exclue l’éventualité de cette rencontre pour cette semaine.

Naïm Kamal pour lobservateur.ma

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Algérie - Mohammed VI - Abdelaziz Bouteflika

Ces articles devraient vous intéresser :

Une chaîne marocaine accusée d’offense au roi Mohammed VI

La chaîne de télévision d’information en continu marocaine, Medi 1 TV est sous le feu des critiques des Marocains qui l’accusent d’avoir offensé le roi Mohammed VI.

Le programme d’aide au logement séduit les MRE

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) figurent parmi les 15 194 bénéficiaires du nouveau programme d’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier, fait savoir Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du Territoire, de...

Le roi Mohammed VI accélère les préparatifs de la Coupe du Monde 2030

Le Roi Mohammed VI a présidé mercredi un Conseil des ministres au Palais Royal de Rabat, principalement dédié aux préparatifs du Maroc pour l’organisation de la Coupe du Monde 2030.

Deux voitures uniques pour le roi Mohammed VI

Le roi Mohammed VI a acheté les deux uniques exemplaires du « Laraki Sahara », un véhicule haut de gamme produit par la société marocaine Laraki Automobiles SA. Le prix unitaire des véhicules est de 2,2 millions de dollars.

Sécurité hydrique au Maroc : les priorités du roi Mohammed VI

Le roi Mohammed VI a donné de nouvelles orientations pour la résolution des problèmes liés à l’eau lors de son discours prononcé le lundi 29 juillet.

L’appel du roi Mohammed VI profite aux hôtels

Suivant l’appel du roi Mohammed VI à ne pas sacrifier de moutons pendant l’Aïd Al-Adha, de nombreux Marocains se sont rués vers les établissements hôteliers implantés dans les principales villes touristiques, Marrakech et Agadir, pour y passer du bon...

Les confidences d’Abdelilah Benkirane sur le roi Mohammed VI

Le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a récemment confié avoir demandé à plusieurs reprises au roi Mohammed VI de le démettre de ses fonctions de Chef du gouvernement.

Annulation de l’Aïd al-Adha : les Marocains ravis

Dans un message mercredi, le roi Mohammed VI a invité les Marocains à ne pas célébrer l’Aïd al-Adha cette année, en raison des effets de la sécheresse sur le cheptel national. Un appel royal largement salué sur les réseaux sociaux.

Deux voitures exceptionnelles pour le roi Mohammed VI

Le roi Mohammed VI est le propriétaire des deux uniques exemplaires de la Laraki Sahara, une voiture développée par la société marocaine Laraki Automobiles SA.

Maroc : Création de zones pour la production d’armes et de munitions

Le Maroc vient d’autoriser la création de deux zones industrielles militaires. C’est ce qui ressort du conseil des ministres tenu samedi à Casablanca et présidé par le roi Mohammed VI.